Objectifs
• Comment penser la santé en intégrant la diversité des identifications de genre, mais aussi la diversité des normes culturelles liées au genre, et ce sans imposer des normes occidentalo-centrées ?Langue
✎ FrançaisConférencière
Muriel Mac-SeingOrganisations
Alexandre Klein (Université d’Ottawa),
Lise Dassieu (CRCHUM),
Pierre-Marie David (Université de Montréal)
Ana Cecilia Villela Guilhon (Université de Sherbrooke)
Réseau de recherche Québec Sciences Sociales et Santé (Q3S)Lieu
En ligne
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GratuitPlus d'informations
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Description officielle
La santé au prisme du genre
Cycle de conférences « La santé en débat »
Violences obstétricales et gynécologiques, remises en question régulières du droit à l’avortement, chirurgies imposées à des enfants intersexes, pathologisation des personnes LGBTQI+ ou stérilisation forcée de femmes autochtones. L’actualité nous rappelle régulièrement l’importance (et la violence) des enjeux de genre dans le domaine de la santé. Quand on sait que la médecine fut l’un des principaux espaces de constitution, puis de légitimation de la distinction binaire du genre au cours de la période contemporaine, difficile de s’en étonner. L’Organisation Mondiale de la Santé a d’ailleurs défini le genre comme un déterminant des inégalités de santé, soulignant ainsi les effets des normes genrées, et des rapports de pouvoir qui en découlent, sur l’état de santé des personnes et leur accès aux soins. Mais, si l’analyse en termes de genre s’est progressivement imposée dans différentes institutions (ONG, internationales, pouvoirs publics), ce fut souvent au prix d’une neutralisation de ses dimensions politiques.
En effet, le genre ne peut se résumer à un « déterminant » de la santé sur lequel on pourrait agir pour réduire les inégalités. Parce qu’il façonne en profondeur et depuis longtemps les questions de santé, le genre apparaît davantage comme une grille d’analyse puissante de leurs enjeux contemporains, tout comme la santé peut en retour constituer un prisme pertinent pour analyser les sociétés patriarcales. En témoigne la prégnance du sexisme, du cis-sexisme et de l’hétérosexisme dans les différents espaces de la santé, de la prévention à la prise en charge des personnes malades, en passant par la pratique des soins, mais aussi les conséquences des politiques d’austérité dans ce domaine. Le genre se doit donc d’être interrogé dans ces différentes dimensions si on souhaite réinventer nos manières de penser et de faire de la santé, en évitant notamment l’écueil de la binarité essentialiste qui ramène les différences de genre à la dimension biologique des sexes masculin et féminin et naturalise ainsi des inégalités sociales comme s’il s’agissait de propriétés humaines fondées biologiquement.
Mais en quoi consisterait alors une santé prenant en compte la problématique du genre ? Et quels seraient les enjeux épistémologiques et politiques de sa conceptualisation et de sa mise en pratique ? Autrement dit, comment penser la santé en intégrant la diversité des identifications de genre, mais aussi la diversité des normes culturelles liées au genre, et ce sans imposer des normes occidentalo-centrées ? Ce sont quelques-unes des questions que nous souhaitons aborder au cours de cette nouvelle saison de « La santé en débat ».