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L’accès à l’avortement tardif sévèrement critiqué au Québec

6 février 2020
Flavie Collin
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Un rapport confidentiel rédigé par le Groupe de travail en éthique clinique du Collège des médecins condamne l’accès difficile et discriminatoire aux avortements de troisième trimestre au Québec.

Bien que légale, l’interruption volontaire de grossesse pratiquée après la 23e semaine de gestation reste controversée et très peu d’interventions sont enregistrées annuellement. Les médecins qui la pratiquent sont « stigmatisés, voire intimidés » par leurs collègues et par les militant.e.s anti-avortements. En raison des enjeux moraux, les médecins qui acceptent de procéder à un avortement tardif restent dans le secret, ce qui limite grandement l’accès à un tel soin de santé. 

La directrice du Centre de santé des femmes de l’Outaouais explique qu’il est quasi impossible de convaincre un ou une médecin et une équipe soignante de procéder à l’avortement au troisième trimestre si ce n’est pas un cas de malformation fœtale grave. 

Au Québec, un seul centre serait dédié à l’avortement tardif et les critères d’accès restent très stricts. La procédure semble seulement possible chez les personnes vivant avec un problème de santé mentale et des difficultés psychosociales ou de toxicomanie plutôt sévères. Chaque année, une vingtaine de personnes sont envoyées aux États-Unis pour avoir accès à l’avortement. Là-bas, la procédure peut coûter jusqu’à 15 000 $. Par conséquent, certaines personnes sont contraintes à poursuivre la grossesse. 

Finalement, les conclusions de l’enquête du Collège des médecins témoignent de services « désorganisés, discriminatoires et inacceptables ». Pour s’assurer de la santé des citoyen.ne.s de la province, on suggère la mise en place d’un centre spécialisé pour ce type d'avortement.

Le Collège des médecins et la Fédération des médecins spécialistes du Québec ont refusé de commenter l’affaire pour ne pas « mettre en péril la sécurité des femmes et de soignants » et pour éviter d’ouvrir le débat sur la question tabou de l’avortement tardif. 

Référence
https://www.lapresse.ca/actualites/sante/202002/04/01-5259605-avortements-tardifs-des-services-desorganises-et-discriminatoires.php

Source
Non applicable

avortement tardif, 3e trimestre, Québec, Collège des médecins, discrimination, santé, femme, antiavortement

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