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Une journée pour parler du VIH dans les communautés afro-américaines

7 février 2020
Louise Maurel
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Aux États-Unis, le 7 février marque une journée nationale consacrée à la visibilisation des communautés noires vivant avec le VIH /SIDA. Cette journée d’action permet, depuis 1999, de promouvoir l’éducation entourant le virus (prévention, dépistage, traitement, etc.), mais aussi de renforcer les communautés noires vivant avec le VIH à construire ensemble des moyens de prendre soin de soi et des autres. 

Aux États-Unis, alors que les personnes afro-descendantes représentent environ 13 % de la population nationale, elles sont surreprésentées parmi les personnes vivant avec le VIH le chiffre montant jusqu’à 42%, ce qui fait en fait la communauté ethnique la plus touchée. 

Si, aux États-Unis, environ 1 homme blanc hétérosexuel sur 2500 est susceptible de contracter le virus dans sa vie, 1 homme blanc homosexuel sur 11 sera touché et ce chiffre monte à 1 homme homosexuel sur 2 chez les personnes noires. Pour plusieurs, le fait que la communauté la plus touchée soit queer et noire est l’une des raisons du manque de réel investissement de la part du gouvernement, des médias et de la population.

Dans les deux dernières décennies, de nombreux progrès ont pu être observés, notamment dans les techniques de dépistage, mais aussi et surtout dans les traitements, qui sont de plus en plus efficaces et qui permettent aujourd’hui de rendre le virus indétectable et intransmissible. On a pu observer ainsi un net recul de la propagation du virus, y compris dans les communautés queers et noires. Mais le fossé persiste tout de même et pour le docteur Steven W. Thrasher, le problème ne vient pas de la communauté, ni même de la médecine, mais bien de la manifestation d’un capitalisme racial. 

En effet, les personnes afro-américaines sont moins couvertes par des assurances maladies que les personnes blanches, elles sont aussi les grandes oubliées des campagnes de prévention contre le VIH, où les hommes gais blancs sont souvent les plus représentés. 

Toujours selon Thrasher, ce problème est directement lié au manque d’accès à un système d’éducation et de santé de qualité pour les personnes noires, mais aussi à des emplois stables et sécuritaires. Le fait que cette population soit aussi surreprésentée dans les prisons et les rues la rend plus à risque. 

Pour Dr. Thrasher, la seule façon d'enrayer cette situation est de rendre le système de santé plus accessible et inclusif et de se concentrer sur une meilleure éducation, notamment à la sexualité. 

Référence
https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/may/30/black-gay-men-aids-hiv-epidemic-america 

Sources
https://www.hiv.gov/events/awareness-days/black
http://www.aidsmap.com/news/mar-2013/black-gay-men-run-higher-risk-hiv-infection-despite-fewer-partners
https://www.cdc.gov/hiv/library/awareness/nbhaad.html
https://aidsinfo.nih.gov/understanding-hiv-aids/hiv-aids-awareness-days/147/national-black-hiv-aids-awareness-day
https://minorityaidssupport.org/national-black-hiv-aids-awareness-day/ 

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