pxhere – Photo modifiée par Les 3 sex*

La charge mentale du mode de vie vert revient, sans surprise, aux femmes

7 février 2020
Louise Maurel
px
text

Les produits « verts » sont omniprésents dans les magasins et ce marché florissant prend de l’ampleur à mesure que les populations prennent conscience de la crise environnementale. Cependant, les compagnies rapportent que 90 % de leur clientèle sont des femmes et admettent sans honte que leur stratégie commerciale (emballages, publicités, etc.) est adaptée à cette clientèle.

La raison est simple : les femmes sont encore majoritairement responsables des tâches domestiques. Cuisine, ménage, éducation des enfants, ou encore recyclage et achats des cadeaux de Noël, sont autant des marchés assaillis par le capitalisme vert. 

Le rôle induit des femmes dans la prise de soin (ou care en anglais) de leur environnement familial s’applique aussi à l’environnement planétaire. La preuve en est d’ailleurs que les grandes figures écologistes de notre époque sont des femmes. On pense, entre autres, à Greta Thunberg, Isra Hirsi, Vandana Shiva, Autumn Peltier et bien d’autres. 

Rien à voir avec un état de nature qui rendrait les femmes plus sensibles à ces enjeux et plus enclines à prendre action, il s’agirait plutôt d’une responsabilité imposée. Les hommes se sentiraient moins concernées, et surtout, auraient peur de perdre un peu de leur virilité en s’adonnant à des pratiques dites écologistes, comme manger moins de viande, utiliser des voitures moins énergivores ou des sacs réutilisables. 

Leur participation à l’effort écologique passerait donc par la déconstruction de cette association entre féminité et défense de l’environnement. Cela pourrait prendre la forme d’un changement profond de la société mais pour les compagnies, qui espèrent peut-être conquérir de nouveaux consommateurs, il s’agirait plutôt d’orienter leur stratégie marketing pour la rendre plus attrayante aux hommes, en adaptant, par exemple, leur emballage pour qu’il soit plus « masculins ». 

Quoi qu’il en soit, assigné.e.s hommes ou femmes, la tendance est à l’individualisation de la responsabilité écologique, alors que la plus grosse part de responsabilité devrait être attribuée aux grandes compagnies qui sont parfois celles qui verdissent les rayons des épiceries. S’il est important de dénoncer le déséquilibre de la charge mentale écologique, il est tout aussi important que les industries fassent leur part. 

Références
https://www.theguardian.com/environment/2020/feb/06/eco-gender-gap-why-saving-planet-seen-womens-work
https://www.cnn.com/2019/09/28/world/youth-environment-activists-greta-thunberg-trnd/index.html 

Source
Non applicable

Charge mentale, écologie, personnes assignées femmes, féminismes, travail domestique, inégalités, capitalisme vert, activisme, environnement, crise climatique

Commentaires

Connectez-vous ou Créez un compte . Seuls les abonné.e.s peuvent commenter.