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Chronique • Ordre vs association, quelle différence y a-t-il?

6 février 2017
Stéphanie Mathieu, membre du conseil administratif de l’Association des sexologues du Québec
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Alors que je débutais mes études en sexologie, avant que l'Ordre ne soit créé, des représentants de l'Association des sexologues du Québec (ASQ) ainsi que du Regroupement professionnel des sexologues du Québec (RPSQ) faisaient la tournée des classes. Leur but était de nous exposer l’importance de ces deux organisations et de nous proposer de devenir membre de l'une ou l'autre, voire des deux organisations. Pour ma part, je n'ai adhéré à aucune, ne voyant pas exactement ce que cela m'apporterait. Aujourd'hui, étant déjà membre de mon ordre professionnel par obligation, je me suis à nouveau demandé pourquoi je devrais en plus adhérer à l'association. Mais cette fois-ci, j’ai adhéré à celle-ci, en plus de m'impliquer dans le conseil d'administration. Voici pourquoi.

Je sais fort bien que je ne suis pas la seule à avoir hésité ou à avoir mis du temps avant de devenir membre de l'association qui représente ma profession. À l'ASQ, il n'est pas rare de se faire demander :

Quelle est l'utilité de l'Association des sexologues du Québec maintenant que les sexologues détiennent un ordre professionnel?

Pourquoi débourser de l'argent pour être membre d'une association alors que l'on paie déjà une cotisation à l'Ordre professionnel des sexologues du Québec (OPSQ) en plus, pour certains, de débourser pour le permis de psychothérapeute émis par l'Ordre des psychologues du Québec?

Que cela m'apportera-t-il d'être membre d'une association en plus d'être membre d'un ordre?

Ce sont en effet d'excellentes questions (que, vous l'aurez deviné, je me suis moi-même posées) et auxquelles je réponds par une réponse toute simple qui est la suivante :

Parce que l'Ordre sert à protéger le public alors que
l'Association travaille pour vous, les sexologues.

Laissez-moi être plus précise et vous expliquer de manière plus détaillée la différence entre l'Ordre professionnel des sexologues du Québec et l'Association des sexologues du Québec. Commençons par un bref historique. L'OPSQ a été créé en 2013, par l'entremise de l'ASQ et du RPSQ (Légis Québec, 2016). Cet accomplissement fut réalisé grâce au travail acharné, et échelonné sur plus de 20 ans, de plusieurs sexologues qui avaient à cœur la reconnaissance de notre magnifique profession. Une fois l'Ordre créé et ce dossier enfin complété, l'ASQ a dû redéfinir sa mission et le RPSQ s'est alors dissous (ASQ, 2017a). L'OPSQ prenait dès lors le mandat d’assurer la protection du public.

En effet, « l’Ordre, par l’encadrement, le développement et le maintien des compétences de ses membres, veille à la qualité des services offerts. Il valorise la profession, défend l’accessibilité des services et fait la promotion de la santé sexuelle » (OPSQ, 2014).

Du côté de l'ASQ, sa mission consiste en la représentation et la protection de ses membres. L'Association « donne un ancrage aux professionnels et une ressource importante en cas de difficulté » (ASQ, 2017b). Son rôle est aussi de « sauvegarder les intérêts socioprofessionnels et économiques de ses membres » (ASQ, 2017c). L'emphase étant mise sur les membres et les professionnels, le mandat de l'Association est ainsi directement lié aux sexologues.

De manière plus concrète, l'ASQ travaille sur plusieurs dossiers quant à la reconnaissance de la profession. Plusieurs équipes de travail ont été formées au sein de l'Association, équipes ayant toutes un mandat qui leur est propre, mais ayant toutes une vision commune : œuvrer au développement de la profession de sexologue au Québec (ASQ, 2017d). Par exemple, saviez-vous qu'au Canada « la plupart des services de santé sont exonérés de la TPS et de la TVQ » (Revenu Québec, 2012), mais que ni la sexologie ni la psychothérapie ne font partie de cette liste?

Un comité a alors été formé afin de travailler, de pair avec l'Association des psychothérapeutes, afin que notre profession y soit intégrée. Selon la présidente de l’ASQ et sexologue-psychothérapeute, Marie-Pier Tanguay, ce même comité travaille parallèlement d'arrache-pied afin que la sexologie soit reconnue par les compagnies d'assurance dans un souci d'équité et d'accès aux services.

L'ASQ a aussi une équipe d'aide à la pratique. Ainsi, les sexologues qui ont des questions en lien avec une problématique vécue avec un client ou qui entament une pratique en privé peuvent consulter des membres de cette équipe pour trouver des réponses à leurs questions. D'ailleurs, l'OPSQ réfère les sexologues à l'ASQ quand ils ont des questions reliées à l'administration de leur pratique professionnelle. Un autre comité est celui se penchant sur l'éducation à la santé sexuelle dans les écoles, sujet fort important et qui est mis en avant-plan avec le projet pilote du gouvernement sur le sujet (gouvernement du Québec, 2016).

Ensuite, l'ASQ offre de la formation continue à ses membres. Cette année, plusieurs formations à des prix plus qu'abordables sont offertes. Une autre équipe de travail est celle de la visibilité, qui travaille à faire briller la profession de sexologue et à créer des liens entre les professionnels. De surcroît, l'ASQ offre une visibilité à ses membres en affichant leurs informations professionnelles sur son site (ASQ, 2017e). Ajoutons que des représentants de l’ASQ étaient présents au colloque de l’OPSQ ayant eu lieu en octobre 2016 et que l’Association organise régulièrement des soirées réseautage.

Pour terminer, il y a bien entendu le conseil d’administration qui se réunit chaque mois pour discuter de plusieurs enjeux en lien avec la profession. Toutes ces personnes compétentes et motivées œuvrant à la reconnaissance de la profession et au soutien des sexologues le font de manière bénévole.

Comme vous l'aurez sans doute maintenant compris, les deux instances, étant complémentaires, sont plus que nécessaires pour la sexologie et la profession. Être membre de votre ordre est une obligation légale pour exercer les activités réservées des sexologues; c'est primordial pour la protection du public et la crédibilité de la profession. Être membre de votre association vous permet d'obtenir un soutien et une aide en étant en contact avec d'autres professionnels en plus d'aider, par une contribution en temps et/ou en argent à la reconnaissance de la profession et l'avancement de plusieurs dossiers en ce sens.

L'Ordre et l'Association ont tous les deux comme objectifs communs la valorisation de la profession, l'accessibilité aux services en sexologie et la promotion de la santé sexuelle et travaillent donc main dans la main dans plusieurs dossiers.

En espérant que cette lecture vous aura éclairé sur les missions de l'Ordre professionnel des sexologues du Québec et de l'Association des sexologues du Québec. Au plaisir de vous croiser prochainement dans une soirée réseautage de l'ASQ.

Stéphanie Mathieu et toute l'équipe de l'ASQ

*Dans le présent document, les termes employés pour désigner des personnes sont pris au sens générique; ils ont à la fois valeur d’un féminin et d’un masculin.

 

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Références
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Pour citer cette chronique :

Mathieu, S. (2017, 6 février). Ordre vs association, quelle différence y a-t-il? Les 3 sex*https://les3sex.com/fr/news/118/chronique-ordre-vs-association-quelle-difference-y-a-t-il- 

ASQ, Association des sexologues du Québec, OPSQ, Ordre professionnel des sexologues du Québec, adhésion, Stéphanie Mathieu

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