pexels/Ketut Subiyanto – Photo modifiée par Les 3 sex*

Des professeur.e.s dénoncent les inégalités liées au télétravail

16 octobre 2020
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Le magazine Affaires universitaires a fait paraître sur son site une lettre d’opinion coécrite par 25 professeur.e.s de différentes universités du Québec (en majorité des femmes), qui dénoncent « la discrimination systémique » dans le milieu universitaire.

Selon les signataires de ce texte publié le 13 octobre dernier, le travail à la maison que doivent faire les professeur.e.s depuis plus de six mois à cause de la pandémie accentue les inégalités de genre. Un grand nombre de femmes universitaires se retrouvent avec une plus grande charge mentale et émotionnelle dans leur foyer, ce qui diminuerait leur productivité scientifique. Cette situation causerait de l’épuisement et de la détresse chez plusieurs d’entre elles, en plus de nuire à leur avancement professionnel.

Les auteur.e.s du texte indiquent que la crise actuelle pourrait donner l’occasion aux institutions de transformer la culture universitaire. Celle-ci gagnerait à être moins soumise à une logique de productivité, et à devenir plus égalitaire et inclusive.

En entrevue avec Les 3 sex*, Catherine Larochelle (professeure adjointe à l’Université de Montréal et autrice principale de la lettre) a ajouté que la situation actuelle peut également avoir des répercussions négatives sur les étudiant.e.s aux cycles supérieurs. « Le ralentissement de leurs recherches diminue leur probabilité d’être engagé.e.s comme chercheurs-professeurs [et chercheuses-professeures] une fois leurs études terminées. Cela peut aussi les mettre financièrement dans une position précaire », a-t-elle expliqué.

À la question de savoir quelles actions concrètes pourraient être prises par les institutions pour réduire les inégalités, Mme Larochelle a répondu à Les 3 sex* qu’il serait préférable que ce soit les institutions qui proposent elles-mêmes des solutions. « Sinon, ça s’ajoute à notre charge déjà trop pleine », a-t-elle justifié. D’ici là, elle propose tout de même que les directions « changent les critères de promotion pour ne pas pénaliser/retarder les femmes dans leur progression de carrière » et « donnent des dégrèvements d’enseignement aux femmes avec des tâches familiales plus importantes ».

Référence
https://www.affairesuniversitaires.ca/opinion/a-mon-avis/publish-or-perish-des-chercheuses-demandent-la-fin-de-la-discrimination-systemique  

Source
Les 3 sex*

coronavirus, COVID-19, enseignement à distance, recherche, milieu académique, discrimination de genre, sexisme, injustice, surcharge de travail, épuisement professionnel, équité, féminisme, inclusivité

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