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PIECES : une étude sur les violences sexuelles au cégep

26 octobre 2020
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La Presse et Le Devoir rapportent les résultats de l’étude PIECES (Projet intercollégial d'étude sur le consentement, l'égalité et la sexualité), menée par l’équipe de Manon Bergeron, professeure au Département de sexologie de l’UQAM, qui s’intéresse aux violences sexuelles au collégial. Via un sondage en ligne, l’équipe de recherche a interrogé plus de 6000 personnes étudiant ou travaillant dans cinq cégeps à travers le Québec pour connaître les types de violences sexuelles subies, la fréquence et le contexte de celles-ci.

Environ le tiers de la population étudiante a rapporté avoir été victime de harcèlement sexuel, de coercition sexuelle (demande de services sexuels en échange d’une récompense) ou de comportements sexuels non désirés, alors que 16 % du personnel aurait vécu l’une ou l’autre de ces formes de violence sexuelle dans la dernière année. Toutefois, si l’on considère l’ensemble de leur carrière, c’est plutôt la moitié qui en a subi. Majoritairement, ces violences ont eu lieu dans le cadre scolaire (plutôt que dans des fêtes, par exemple) et les personnes les plus touchées sont les femmes et les membres des communautés LGBTQ+.

Par ailleurs, pas plus de 10 % des victimes n’ont dénoncé leur situation aux instances en place soit parce qu’elles n’avaient pas reconnu l’aspect violent des propos ou des gestes, soit parce qu’elles ne savaient pas à qui s’adresser ou ce qu’elles allaient en tirer, soit parce qu’elles n’avaient pas confiance en leur cégep. Ceci dit, le sondage s’est fait à peine deux mois après la date à laquelle les établissements d’enseignement supérieur devaient avoir mis en place des politiques de lutte aux violences sexuelles en vertu de la loi, alors il est possible que la situation en regard des dénonciations change avec l’application de ces politiques.

Finalement, puisque l’étude PIECES a été conçue avec le même questionnaire qu’ESSIMU (aussi conduite par l’équipe de Manon Bergeron) qui se penchait aussi sur les violences sexuelles, mais en milieu universitaire, la comparaison des deux enquêtes pourra éventuellement permettre de dresser un portrait global et évolutif des violences sexuelles dans les établissements d’études supérieures. L’équipe de recherche espère aussi que les résultats de ces études permettront de faire de la sensibilisation et de mettre en place des mesures efficaces pour contrer les violences sexuelles.

Références
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1743456/violences-sexuelles-cegep-beaucoup-victimes-peu-plaintes
https://www.ledevoir.com/societe/education/588282/un-professeur-de-cegep-sur-deux-a-ete-victime-de-violence-sexuelle

Source
https://chairevssmes.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/124/PIECES_Rapport-complet_Bergeronal-octobre-2020-1.pdf

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