Le projet de loi C-6 visant à interdire en partie les thérapies de conversion au Canada ne fait pas l’unanimité chez les député.e.s. Il semblerait que certain.e.s député.e.s du Parti conservateur trouvent que ce projet de loi va trop loin, le parti étant divisé entre une base socialement conservatrice et des député.e.s plus modéré.e.s.
Derek Sloan, député conservateur, a exprimé ses craintes à l’effet que la loi interdirait des conversations ou des prières. Le ministre de la Justice, David Lametti, l’a rassuré en spécifiant que le projet de loi vise à criminaliser des pratiques, et non pas des discussions.
Le député conservateur Eric Duncan, qui est lui-même ouvertement gai, a affirmé que les thérapies de conversion sont une « pratique terrible, inhumaine et dangereuse ». Le projet de loi vise à interdire les thérapies de conversion sur les adultes non consentant.e.s et l’ensemble des mineur.e.s, et à rendre illégal l’envoi de mineur.e.s à l'étranger pour suivre ces thérapies. Si la loi est adoptée, il serait illégal de tirer profit des thérapies et d’afficher des publicités à leur sujet. Duncan tient à rappeler que « C’est correct d’être gai[e]. Il n’y a rien de mal à être trans. Ils [et elles] peuvent vivre leur vie comme ils [et elles] sont et être ce qu’ils [et elles] sont. »
Les thérapies de conversion, également appelées thérapies de réorientation sexuelle, visent à soi-disant corriger l’orientation sexuelle ou romantique d’une personne. Puisqu’elles ne sont en fait aucunement basées sur une méthode scientifique, le nom de thérapie est trompeur. Selon les recherches effectuées sur le sujet, ces thérapies de conversion engendreraient des effets désastreux chez les victimes, dont la dépression et un risque élevé de suicide. Le Canada ne serait pas le premier pays à criminaliser ces thérapies chez les mineur.e.s et les adultes non consentant.e.s.
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