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Témoignage • Sexologiquement vôtre

7 novembre 2017
Anthony Morin
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Les témoignages sont des textes produits par des personnes ne provenant pas obligatoirement des disciplines sexologiques ou connexes. Ces textes présentent des émotions, des perceptions et sont donc hautement subjectifs. Les opinions exprimées dans les témoignages n'engagent que leurs auteur.e.s et ne représentent en aucun cas les positions de l'organisme.

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Il y a longtemps déjà, j’ai succombé à ses charmes. Impuissant, inexorablement attiré vers elle. Je l’ai pourtant fuie, je le confesse, pour des bras plus sûrs et plus stables. Malgré tout, après tout ce temps, j’y suis revenu et jamais plus je ne m’en séparerai. Il n’y a rien à y comprendre, c’est viscéral, je l’aime!

Elle est tout simplement belle, sans « flafla » ni artifices, tout bonnement en étant ce qu’elle est, offrant ce qu’il y a de plus beau en ce monde; la vie. De plus, il va sans dire qu’elle possède le talent pour séduire tout en restant indépendante et unique. Malgré son jeune âge (relatif), elle sait imposer sa sagesse et dompter les vieux lions comme moi. Elle est empreinte d’une force sauvage et suave qui invite au plaisir, mais toujours dans le respect et le consentement.

Vous l’aurez deviné, il s’agit de cette science merveilleuse qu’est la sexologie.

Vous vous en doutez, je suis envoûté, elle m’appelle! Sirène des sciences, elle me consume tout entier jusqu’à la folie ou jusqu’à ce que je la serve au meilleur de mon être jusqu’à mon dernier souffle.
Pardonnez, cher lecteur, cette envolée lyrique, mais il est vrai que j’ai une grande passion pour notre science. Toutefois, comme toute bonne relation, il est bon de s’attarder à quoi sont dûs ces bons sentiments. Je me lance donc: pourquoi j’aime autant la sexologie?

La sexualité, quel merveilleux sujet d’étude!

La sexualité est fascinante! Non pas que je sois spécialement porté sur sa pratique, mais j’aime comprendre la dynamique qui se cache derrière des processus et des phénomènes qui touchent…et bien, tout le monde.

La sexologie ne juge pas, elle explique, elle guide, elle informe. Elle transcende les tabous, dénoue les troubles, unit les couples et magnifie le plaisir.

Dans une certaine mesure, elle conserve toujours ce petit côté « magique » et mystérieux qui demeure malgré les avancées fulgurantes de la science moderne. Loin de moi l’idée de la restreindre à la simple fonction de reproduction, mais c'est par la sexualité que sont nés les plus grands hommes et plus grandes femmes de ce monde, tout comme les plus humbles d’ailleurs. Un grand ensemble de facteurs différents et variables ont dû être réunis pour voir ceux et celles qui ont marqué l’histoire. Toutefois, un dénominateur commun les réunit invariablement : c’est la sexualité qui aura permis en tout premier lieu de les concevoir.

Avant les spermatozoïdes, les ovules et tout le bataclan, n’ha! La première chose aura été la pulsion et l’attirance sexuelle d’une personne pour une autre (mutuelle, bien sûr, serait préférable). Sans la sexualité, il n’y aurait pas de vie telle que nous la connaissons. N’est-ce pas suffisamment génial à votre goût ça ?

Bien sûr, certains(es) s’écrieront que la sexualité n’est pas toujours belle : agressions, viols, sévices, perversions. Vous avez absolument raison! Toutefois, c’est justement cette dichotomie qui fait de la sexologie une science fascinante et riche. Cette dernière n’est blanche, ni noire, qu’un spectre offrant une myriade de couleurs entre les deux. Les multiples facettes d’un prisme touchant l’ensemble de l’humanité, peu importe ses organes génitaux, son genre, son orientation sexuelle, sa culture, sa religion, son origine ethnique, la couleur de sa peau, sa profession, son statut social, etc. Cette universalité du besoin de comprendre les phénomènes reliés à la sexualité n’a d’égale que la capacité de la sexologie à respecter les différences individuelles de chacun.

Que l’on s’intéresse à la psychologie, à la biologie, aux neurosciences, à la santé physique ou mentale, aux féminismes, aux relations de couple, à la sociologie ou simplement au plaisir, il est possible d’y trouver son compte. La sexologie met en lumière ce qui est beau et bon dans l’humain tout en comprenant ce qui est plus sombre. Ainsi, elle peut aider et guérir, mais aussi prévenir et sensibiliser, magnifier et décrier. Passer d’ombre à lumière, d’amour à haine.

Au fond, la sexologie n’est qu’un reflet de la vie elle-même, dans toute sa complexité.

Et si on rêvait un instant?

Vous pouvez me traiter de grand sentimental, de rêveur, voire de fou, mais je crois sincèrement et fermement que s’il y avait plus de sexologie dans l’éducation de nos enfants, de nos adultes ainsi que de nos aînés, la société ne s’en porterait que mieux.

Imaginez un monde, un court instant, où l’on apprend dès le plus jeune âge à nos enfants qu’un non veut dire non, que le respect est essentiel, que l’amour, l’amitié et l’affection sont des valeurs fondamentales. Imaginez un monde où dès le début de l’adolescence, nous sommes guidés et préparés aux nombreux changements sociaux, biologiques, hormonaux et cognitifs, où les parents peuvent se fier à autre chose qu’à leur propre expérience pour guider leurs enfants à devenir grands.

Imaginez une société plus éduquée, adaptée et tolérante envers les différences individuelles. Une société où il est possible de jouir de la vie jusqu’à un âge avancé sans avoir à subir le jugement des autres et l’incompréhension du système. 

Imaginez un monde où les enfants, femmes et hommes se sentent en sécurité d’être ce qu’ils sont sans risquer d’être agressés, intimidés ou violentés. Si tous et chacun était mieux éduqués, si les gouvernements, la justice et les décideurs étaient mieux sensibilisés. Si au cœur de chacun d’entre eux, les valeurs portées par la sexologie étaient bien ancrées, peut-être agiraient-ils autrement. Ainsi, peut-être, aurions-nous une chance qu’un monde meilleur voit le jour.

Voilà peut-être pourquoi j’aime tant la sexologie. Dans une certaine mesure, elle a, à elle seule, (elle a à elle seule) le pouvoir de changer le monde. Ce n’est peut-être qu’un rêve utopique?

Malgré tout, moi, grand rêveur que je suis, préfère y croire et y consacrer ma vie, aussi naïvement que cela puisse paraître.

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