Cet outil est particulièrement intéressant dans sa proposition de pistes d’intervention concrètes qui s’inscrivent dans une perspective intersectionnelle. Il permet de favoriser une réflexion éthique chez les professionnel.le.s par rapport à leurs propres privilèges et biais, et de remettre en question les pratiques des institutions qui renforcent l’exclusion de groupes marginalisés et stigmatisés.  

Cependant, deux limites doivent être soulignées. L’utilisation du terme « femmes » tout au long du guide pratique exclut d’emblée toute personne ne s’identifiant pas à une identité de genre binaire. En outre, certaines autrices de cet outil adhèrent à une position abolitionniste du travail du sexe, position qui considère les échanges de services sexuels contre toute forme de rémunération comme étant une forme d’exploitation, niant la pluralité des vécus des personnes travaillant dans l’industrie du sexe. Défendre une position abolitionniste du travail du sexe est contradictoire avec la mobilisation d’une perspective intersectionnelle, considérant que les personnes pratiquant le travail du sexe sont considérées d’emblée comme des victimes. Tel que soulevé dans l’outil, afin d’intervenir dans une perspective intersectionnelle, il est impératif de « favoriser l’empowerment individuel et collectif des femmes », et donc de « ne pas les cantonner dans une position de victime ». 

À noter que les 3 sex* adhère à la position luttant pour la décriminalisation du travail du sexe afin d’améliorer la santé et la sécurité des personnes dans l’industrie du sexe. 

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