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Couvre-feu : un facteur de risque à la violence

28 janvier 2021
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Le Soleil rapporte les inquiétudes actuelles des maisons d’hébergement et des refuges en ce qui a trait à la violence vécue, particulièrement par les femmes dites marginalisées. Le couvre-feu obligatoire nuit à la protection de ces personnes, qu’elles soient toxicomanes, travailleuses du sexe ou itinérantes, qui préfèrent prendre le risque de subir de la violence plutôt que de prendre la chance de se faire intercepter par les corps policiers. 

Alors que les actes violents connaissent une augmentation, les victimes se retrouvent isolées à l’intérieur de logements où leur sécurité est compromise. C’est le constat que fait Édith Mercier de l’Alliance des maisons d’hébergement de la Capitale-Nationale : « Avec la pandémie, les hommes violents sont plus nombreux à être en télétravail ou à avoir perdu leur emploi, ce qui expose davantage les femmes à la violence physique ou psychologique et limite les occasions de demander de l’aider discrètement. »

Lors de l’annonce de l’instauration d’un couvre-feu, Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique, avait insisté sur le fait que les victimes de violence n’étaient pas tenues de respecter la mesure mise en place. Régis Labeaume, maire de Québec, a également assuré que les personnes en situation d’itinérance dans cette ville ne recevraient pas d’infractions en lien avec le couvre-feu. Radio-Canada rapporte également qu’en date du 26 janvier dernier, la juge Chantal Masse a exposé la décision de suspendre le couvre-feu pour les personnes sans domicile fixe jusqu’au 5 février.

Malgré ces engagements, les refuges pour femmes marginalisées de Québec sont actuellement moins peuplés qu’à l’habitude, ce qui inquiète le personnel de ces ressources. « Je pense qu’il y a un bris de confiance entre les populations marginalisées et les corps policiers », dit Sarah Landry, travailleuse de rue. Ces populations seraient donc plus à risque d’être victimes de violence à répétition sans prendre les moyens pour fuir, car elles craignent les réactions des forces de l’ordre. 

Références
https://www.lesoleil.com/actualite/violence-les-femmes-marginalisees-coincees-par-le-couvre-feu-a5a10b31ec65eb5263ac7c2fbfeafe73   
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1766147/suspension-application-couvre-feu-itinerants-cour-superieure

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