Unsplash/Guillaume Lorain – Photo modifiée par Les 3 sex*

Lettre ouverte • Saint-Valentin… et les célibataires?

14 février 2021
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Le 14 février est arrivé. Durant cette période où nos amitiés et nos amours sont mises à mal par la pandémie de COVID-19, quoi de mieux qu’une journée spéciale nous permettant de témoigner à l’être aimé son amour et son affection, pour oublier, l’espace d’un instant, tout ce que cette pandémie nous a enlevé. En un mot, célébrer la vie et l’amour. Comme le notait la sociologue Chiara Piazzesi, nos sociétés sont organisées par et autour de rituels, comme la Saint-Valentin et les anniversaires, qui soulignent l’importance de certains aspects de la vie. Cette année, plus que jamais, la Saint-Valentin aura une saveur toute particulière pour celles et ceux qui la célèbrent.

La COVID-19 a eu un impact majeur dans différentes sphères de nos existences, notamment celles de l’amour et la sexualité. Les milieux académiques et communautaires, notamment Les 3 sex*, n’ont d’ailleurs pas tardé à se pencher sur le sujet pour rapporter les conséquences de la pandémie sur nos vies intimes. Parmi ces dernières, outre la baisse prévisible du nombre de partenaires, on remarque également une diminution du nombre de rapports sexuels ainsi qu’une chute des comportements sexuels à risque. La santé et les droits en matière de sexualité sont des enjeux vitaux pour nos sociétés. Et les épreuves que nous traversons, si elles ont une influence sur nos modes de vie et notre économie, ont aussi des conséquences non négligeables sur la santé sexuelle et affective des individus.

Néanmoins, si les impacts du confinement sur les relations conjugales attirent l’attention des médias et des milieux universitaires, l’intérêt pour les personnes célibataires est quasi nul. En cette période de célébration de la fête de l’amour, ces dernières subissent ainsi une double injonction : vivre seules les contraintes de la pandémie, en plus de devoir freiner les rencontres amoureuses et sexuelles qui pourraient apporter du réconfort. Les plus jeunes en particulier, privé.e.s de rencontres et d’échanges les un.e.s avec les autres, sont particulièrement sensibles à cette situation, étant dans une période centrale de la construction de leur identité et de leur rapport à leur corps.

Bien qu’une personne sur cinq a, depuis un an, élargi son répertoire sexuel en y intégrant de nouvelles pratiques et que les personnes célibataires font preuve d’inventivité au quotidien dans leurs manières de vivre leur célibat, il n’en demeure pas moins que ces dernières sont limitées dans les choix de partenaires potentiel.le.s à inviter dans leur bulle. Dans nos sociétés où l’idéal romantique demeure une valeur structurant nos imaginaires amoureux, les personnes s’éloignant de la norme conjugale sont souvent les grandes oubliées des politiques publiques. Une société réellement inclusive prendrait pourtant soin de toutes et tous, quel que soit son statut conjugal. Les enjeux spécifiques auxquels font face les personnes célibataires méritent ainsi une attention toute particulière. Que cela soit en temps de pandémie ou en temps normal, ces personnes existent et méritent notre attention, quelle que soit la complexité de leur situation.

En cette journée de l’amour, il est plus que nécessaire d’inclure les personnes célibataires à nos actions. Plus que jamais, engageons-nous pour la santé sexuelle de toutes et tous. Luttons. Autrement. Maintenant.

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