Instagram/jaichangemoiaussi - Mathilde Jacqueline – Photo modifiée par Les 3 sex* – Utilisation équitable

#JaiChangéMoiAussi : libérer la parole des victimes

10 mai 2021
px
text

Alexandra Dupuy, candidate à la maîtrise en linguistique et instigatrice de la pétition Défendons le droit des plaignantes de connaître les sanctions prises contre leur agresseur; Jessie Nadeau, créatrice de contenu et militante; Mélanie Lemay, art-thérapeute et cofondatrice de Québec contre les violences sexuelles et Zoyanne Côté, militante et cofondatrice du collectif Wake Up Calice, sont les quatre fondatrices de la page Instagram #JaiChangéMoiAussi. 

Cette idée est née à la suite de l’annonce de l’équipe de Tout le monde en parle indiquant l’invitation de Maripier Morin sur le plateau. « [...] C’était la goutte qui faisait déborder le vase. Et ce vase-là, il est déjà pas mal plein », mentionne Nadeau. 

Selon Dupuy, ce compte est « un espace pour que les victimes puissent s’exprimer, se raconter, partager leur expérience et surtout, se réapproprier le narratif dont elles sont souvent dépossédées ». Lemay ajoute que cette page permet aussi de rétablir un certain équilibre entre les prises de paroles de certaines personnalités publiques et les témoignages qu’elle recevait en message privé. 

Les quatre femmes veulent sensibiliser le public sur la réalité des victimes. Lemay affirme que « le cheminement des victimes prend beaucoup de temps. Ce n’est pas facile d’être en thérapie, de se reconstruire, d’avoir de nouveau confiance en soi, de faire confiance aux autres aussi ». 

D’après Juliette Bélanger-Charpentier, étudiante en victimologie et criminologie, « le fait de voir la personne agresseur dans une posture où elle va être honorée, glorifiée, pardonnée, ça vient invalider ses victimes, qui se font en plus imposer un retour aux événements vécus et à leurs conséquences […] Ça génère aussi des symptômes de détresse importante chez beaucoup de victimes, car ça les ramène à leur souffrance personnelle, [à] leur propre histoire ».

En parallèle avec cette idée, Lemay souligne que « ça envoie aussi le message que c’est facile de se faire pardonner de tels gestes, surtout lorsqu’on est une personne connue et aimée. De quoi décourager beaucoup de personnes à dénoncer ». 

Références
https://www.ledevoir.com/culture/600107/inconduite-de-moiaussi-a-j-ai-change-moiaussi 
https://urbania.ca/article/jaichangemoiaussi-un-compte-instagram-qui-donne-la-parole-aux-victimes-de-violence

dénonciation, agression sexuelle, abus, violence, violence sexuelle, victimisation, pouvoir, réappropriation, histoire, conséquence

Commentaires

Connectez-vous ou Créez un compte . Seuls les abonné.e.s peuvent commenter.