Le Devoir/Christian Leduc – Photo modifiée par Les 3 sex* – Utilisation équitable

Stérilisation imposée à une femme algonquine et crie

17 mai 2021
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Le Devoir rapporte que Tracy Heather Mapachee, une femme algonquine et crie habitant dans une communauté près d’Amos, a appris en 2019 qu’elle avait subi une ligature des trompes quatre ans plus tôt, et ce, sans son consentement. 

C’est le médecin, Dominique Garant, qu’elle consulta parce qu’elle n’arrivait pas à tomber enceinte, qui lui a appris qu’elle était ligaturée. Il souligne « que cela a "bouleversé" sa patiente ». 

En entrevue avec Le Devoir, Diane Francoeur, gynécologue-obstétricienne, souligne que ce type d’opération nécessite la signature d’un consentement. Le Dr Garant confirme que les documents ont bel et bien été signés. Toutefois, il mentionne : « ce que je ne peux pas vous dire, c’est à quel point ça lui a été expliqué, ce que c’est une salpingectomie [l’ablation chirurgicale des trompes de Fallope]. » Machapee, de son côté, croyait donner son consentement à la pose d’un stérilet : « J’ai posé la question “C’est pour un stérilet, ça?” [...] Et ils m’ont dit oui. »

Mapachee souligne qu’elle a ressenti de la pression de la part du personnel soignant pour qu’elle accepte cette opération. Elle rétorque en disant qu’elle a précisé : « Je ne veux pas que vous m’attachiez [les trompes]. » Elle affirme également : « Ils ont insisté pour enlever mon utérus parce que j’avais des problèmes avec les services sociaux, [parce que] mes enfants ne sont pas avec moi. » Bien que la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) soit impliquée dans la famille de Machapee, la ligature des trompes ne peut pas être imposée : « c’est ton corps, c’est ton choix ». 

D’après une étude de la sénatrice Yvonne Boyer et de la médecin métisse Judith Bartlett, « la stérilisation forcée de femmes autochtones avait encore cours en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario et dans les territoires ». Encore aujourd’hui, la stérilisation forcée est très peu documentée au Québec. 

Référence
https://www.ledevoir.com/societe/600935/autochtones-et-soins-de-sante-une-femme-algonquine-et-crie-denonce-une-sterilisation-sans-son-consentement

Québec, Canada, violence obstétricale, autochtone, système de santé québécois, traitement différentiel, génocide, grossesse, consentement, infertilité, utérus

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