Vendredi dernier, Denis Mukwege et Nadia Murad ont été déclarés colauréats du prix Nobel de la paix pour leurs actions dans la lutte contre les violences sexuelles en tant « qu’armes de guerre ».
Denis Mukwege, premier Congolais à recevoir un prix Nobel, est un gynécologue sexagénaire qui a fondé l’hôpital de Panzi il y a près de 20 ans. Là-bas, il s’est employé à soigner 50 000 victimes d’agressions sexuelles, des femmes et des enfants, parfois n’ayant que quelques mois de vie. Dans un documentaire consacré à son combat, Mukwege avait exposé le fait que ces violences sexuelles étaient utilisées comme « armes de destruction massive », détruisant les victimes physiquement et psychologiquement, tout en stigmatisant celles-ci et les enfants pouvant en naître.
Cette vision de la violence sexuelle est partagée par sa colauréate, la jeune Nadia Murad, qui a elle-même été victime de cette sombre réalité. Faisant partie de la minorité yézidie d’Irak, le groupe État islamique a fait d’elle et de plusieurs de ses congénères des esclaves sexuelles. Son histoire, douloureuse et empreinte de violence, constitue tout de même, selon la jeune femme, « l’arme la plus efficace dont [elle] dispose pour lutter contre le terrorisme ». Aujourd’hui ambassadrice de l’ONU pour la dignité des victimes du trafic d’êtres humains, elle tente de faire reconnaître les violences faites à son peuple comme étant un génocide.
D’ailleurs, depuis 2008, les violences sexuelles perpétrées en situation de guerre peuvent être considérées comme « un crime de guerre, un crime contre l’humanité ou un élément constitutif du crime de génocide ».
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