Le Devoir a rencontré Magaly Pirotte, chercheuse en éducation à la sexualité et fondatrice du projet Sex-Ed+, qui fabrique des moulages en silicone à partir d’organes génitaux afin de créer des outils pédagogiques pour les professionnel.le.s de la santé sexuelle et de l’éducation à la sexualité.
Ce projet est une réponse aux cours d’éducation à la sexualité incomplets et à la méconnaissance des organes génitaux qui en découle. Il a comme objectif de promouvoir une sexualité saine par la connaissance des anatomies génitales.
Pirotte souhaite normaliser la diversité des sexes et déconstruire les tabous autour de ceux-ci. Elle affirme : « J’ai moulé des personnes cisgenres, non binaires, trans, circoncises ou pas, après opération d’affirmation de genre, avant et après la prise de testostérone, des femmes avant et après l’accouchement — sur la vulve, tu vois aucune différence… Et des pénis, chacun bandé et relâché. Assez de diversité pour voir de tous yeux toutes les formes possibles. »
La chercheuse souligne que les professionnel.le.s dans les écoles devraient aborder la sexualité sous un nouvel angle : parler de plaisir et plus seulement d’anatomie et de reproduction. « On a beau essayer de changer la façon dont on enseigne, le matériel physique qu’on a pour faire l’éducation sexuelle reste des planches anatomiques de système reproducteur : des trompes de Fallope, un utérus. Ça oriente la discussion sur la reproduction et la pénétration. Ça laisse de côté le plaisir, la diversité des types de relations sexuelles qui existent et les corps et anatomies dans leur diversité [...]. »
Prochainement, elle désire que ses outils soient disponibles sur une base de données en 3D en ligne afin qu’ils puissent être consultés et imprimés par tou.te.s. Elle souhaite également avoir une quarantaine de modèles à son inventaire, soit 20 de plus qu’en ce moment.
Référence
https://www.ledevoir.com/culture/606528/education-l-ecole-des-sexes-en-3d
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