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Mois de la Fierté : DC et Marvel se joignent à la fête

9 juin 2021
Nadia Willard
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Selon La Presse, pour ce mois international de la Fierté, les deux plus grandes marques de bandes dessinées, DC et Marvel, feront publier des éditions spéciales avec leurs personnages LGBTQ+. 

Historiquement, les bandes dessinées des deux maisons d’édition ont eu des personnages autour desquels il y avait un certain flou sur leur orientation sexuelle. Batman a eu une célèbre case dans laquelle il se réveillait tranquillement avec Robin et Wonder Woman a été déclarée bisexuelle par ses auteur.e.s en 1970.

Il faut dire que suite aux efforts du psychiatre américain Fredric Wertham, un code de censure appelé Comics Code Authority (CCA) a été en vigueur sur les bandes dessinées jusque dans les années 1980. C’est suite à la sortie du livre de Wertham en 1954 qui accusait les bandes dessinées d’être à l’origine de la délinquance juvénile que les comic books sont critiqués, ayant écho jusqu’au Sénat américain. En réponse et par peur d’une législation gouvernementale qui aurait contrôlé le contenu, la CCA a été fondée par des éditeurs en tant qu’organisme d’auto-régulation de bonne conduite. Toute représentation de sexualité y était interdite et le bien devait toujours triompher du mal.

Ainsi, bien que des auteur.e.s de DC et Marvel souhaitaient mettre de l'avant une plus grande diversité sexuelle dans leurs personnages, ils et elles couraient cependant le risque de perdre leur emploi. Greg Ruka, un écrivain américain, avait même écrit une Batwoman lesbienne avant de démissionner lorsque les éditeurs et les éditrices ont refusé de marier Batwoman à une collègue policière. Par ailleurs, le premier personnage queer apparaît en 1988 avec Extraño, dont le nom signifie « étrange ». Un personnage très cliché, même pour l'époque, qui est mort rapidement du VIH. 

La Presse a rencontré deux spécialistes de la bande dessinée américaine qui ont critiqué l'ambivalence historique et les faux pas de Marvel et DC, qui estiment que l'ajout de personnages LGBTQ+ reflète davantage un désir de capitaliser sur la diversité qu'une réelle volonté de changement social. La maladresse des deux géants de la bande dessinée se traduit souvent par des personnages très gros et typés, selon les deux spécialistes consultés par La Presse. Les créateurs et créatrices utilisent les bandes dessinées pour tester le lectorat, et plus souvent qu'autrement, toute mention de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre des personnages ne se traduit pas à l'écran.

Références
https://www.lapresse.ca/arts/litterature/2021-06-08/personnages-lgbtq/la-fierte-nouvelle-des-geants-dc-et-marvel.php 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Comics_Code_Authority

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