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Les actualités sexologiques de l’été 2021 en bref

23 août 2021
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L’été 2021 n’aura pas chômé en actualités sexologiques. Que ce soit aux Olympiques, à la Chambre des communes ou dans l’espace public, les enjeux sexologiques ont fait la une de l'actualité tant nationale qu'internationale. Voici un résumé non exhaustif des actualités de l’été 2021.

Le droit à l’avortement encore en péril
Le droit à l’avortement continue d’être menacé un peu partout en Amérique du Nord. En effet, au Texas, une loi qui sera en vigueur à partir du 1er septembre permettra à quiconque de poursuivre les médecins ou les proches d’une personne ayant eu un avortement après six semaines. Le Mississippi, de son côté, a demandé à la Cour suprême des États-Unis d’abroger le droit fédéral à l’avortement (Roe v. Wade, 1973). Alors qu’au Nouveau-Brunswick, l’accès à l’avortement continue de battre de l’aile puisque seulement trois hôpitaux dans toute la province offrent ce service, alors que des activistes continuent de militer pour obtenir des actions concrètes de la part du gouvernement provincial. Puis, l’University of Saskatchewan a fait l’objet de controverse car elle permettait des stages étudiants à la Saskatoon Pregnancy Options Centre, un centre de crise de grossesse anti-choix. L’université a finalement mis fin à ces placements de stages au courant de l’été.

Du côté de Québec, à la mi-juin, les organismes SOS Grossesse Estrie, SOS Grossesse Québec et Grossesse Secours Montréal ont lancé la campagne Ta raison c’est la bonne. Cette campagne d’information vise à sensibiliser sur le droit et l’accès à l’avortement.

Le monde du sport
Plusieurs cas de sexisme dans le sport ont fait surface au courant de l’été. Diverses équipes féminines ont dénoncé la sexualisation de leurs uniformes tels que l’équipe allemande de gymnastique – ayant décidé de porter de longs justaucorps – ainsi que l’équipe norvégienne de handball de plage – qui a d’ailleurs dû payer une amende pour avoir porté des shorts moulants plutôt qu’un bas de bikini. 

Les Olympiques ont aussi fait preuve de sexisme, notamment par la difficulté qu’ont rencontré les mères athlètes voulant être accompagnées de leurs bébés encore allaités, et par la présence des tests de niveau de testostérone, ou d’« hyperandrogénie » « [fixant] à 10 nanomoles la quantité de testostérone naturelle qu’une femme peut posséder pour rester qualifiée », ce qui sèment la grogne chez les athlètes féminines. Malgré cela, une première personne trans non binaire, Quinn, a remporté une médaille lors des Jeux de Tokyo.

L’été a également été marqué par la sortie du placard de Carl Nassib, un joueur de la NFL, de Luke Prokop, un espoir de la LNH, et de Jahmal Howlett-Mundle, un défenseur de soccer d’une équipe de première ligue au Royaume-Uni.

De l’importance de l’inclusivité et de la représentation des communautés LGBTQ+
La représentation publique peut passer par différents niveaux, et, surtout, elle bénéficie à tout le monde, pas seulement à ceux et celles appartenant aux communautés LGBTQ+. Dans le monde de la technologie, Zoom a ajouté l’option d’afficher ses pronoms, alors que la liste des prochains émojis annoncés inclus un homme et une personne enceinte non conforme dans le genre. 

À la suite d’un article sorti au printemps dans le Journal de l'Association médicale canadienne, des pressions – menées par un groupe luttant contre l’iniquité en matière de santé sexuelle – ont eu lieu pour que les réalités des communautés LGBTQ+ soient enseignées de façon standardisée au pays. D’ailleurs, la bispiritualité a fait l’objet d’un reportage par Radio-Canada afin de démystifier cette identité spécifique à certaines communautés autochtones.

La marche de la Fierté est retournée aux sources en prenant la forme d’une manifestation plutôt qu’une parade avec des chars allégoriques notamment dû à la pandémie de la COVID-19. Rappelons-nous que la première marche du genre à Montréal a eu lieu en 1979, et qu’elle avait un caractère revendicateur, plutôt que de célébration.

L’écriture inclusive fait les manchettes
Dans le cadre d’une série sur les mots de l’identité, Le Devoir s’est penché sur les pronoms et les identités non binaires. Du côté de Radio-Canada, un comité a été formé afin de réfléchir à l’utilisation de l’écriture inclusive et des pronoms neutres sur ses plateformes. Puis, l’Université de Montréal offre maintenant une formation en ligne gratuite sur l’écriture inclusive. 

Il est d’ailleurs toujours possible de se procurer notre guide Apprendre à nous écrire, en collaboration avec Club Sexu via leur site Web.

En rafale
Deux essais cliniques pour un vaccin contre le VIH ont débuté cet été, l’un de Moderna à base d'ARN messager (comme celui contre la COVID-19) et un autre à l’Université d’Oxford au Royaume-Uni.

Au Canada, le projet de loi C-6 contre les thérapies de conversion a été approuvé par la Chambre des communes (mais il semblerait qu’il va prendre l’eau avec le déclenchement des élections). Un projet de loi similaire a également été approuvé en Nouvelle-Zélande. 

Apple a annoncé de nouveaux outils pour lutter contre la pédopornographie sur ses appareils, notamment sur son service infonuagique iCloud et sa messagerie iMessage, afin de repérer des images de pédopornographie. Cette annonce a fait l’objet d’une controverse inquiétant le respect de la vie privée des usagers et usagères des produits Apple.

Héma-Québec annonce que dans le cadre d’un projet pilote, les hommes gais pourraient ne plus être tenus de trois mois d'abstinence pour donner du plasma, mais toujours pas de don de sang en vue.

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Références
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