La Presse rapporte que lundi dernier, LGBT-Set, le plus important organisme à portée nationale de sensibilisation, de défense des droits et d’aide aux communautés LGBTQ+, a été classé comme « agent de l’étranger » par le ministère de la Justice russe. La diversité sexuelle et de genre est fortement réprimée dans le pays, que ce soit par le biais de lois restrictives ou par la violence auxquelles les personnes LGBTQ+ font face. Cette appellation est plutôt imprécise au niveau légal, ciblant des entités posant des actions politiques grâce à du « financement étranger » et rappelle d’ailleurs un peu l’expression politique « ennemi du peuple » anciennement utilisée par l’URSS. Elle peut s’appliquer tant à des organismes que des médias ou des avocat·e·s et ajoute une lourdeur administrative notable aux actions de la personne ou du groupe qui la reçoit. De plus, la désignation « agent de l’étranger » doit être rendue publique sur chaque publication, quel que soit le médium ou la plateforme de diffusion (notamment les réseaux sociaux).
La tenue d’un registre des « agents de l’étranger » regroupant des personnes et entités que le gouvernement désapprouve est loin d’être la première action légale ayant un impact sur les droits des personnes LGBTQ+. En 2013, une loi interdisant la « propagande » homosexuelle a notamment mis fin aux marches des fiertés, tandis qu’en 2020, la redéfinition du mariage comme étant l’union d’un homme et d’une femme a proscrit le mariage gai.
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