La BBC rapporte que la Cour constitutionnelle de Colombie statuera sur la possible légalisation de l’avortement. Depuis 2006, il est légal d’y avoir recours en cas d’agression sexuelle ou si un risque est présent pour le fœtus ou la personne qui le porte. Or, si les restrictions circonstancielles étaient éliminées du code pénal, la Colombie deviendrait le cinquième pays d’Amérique Latine et des Caraïbes à légaliser pleinement les interruptions de grossesse.
La discussion à propos de l’élimination de ces restrictions concernant les interruptions de grossesse a été initiée par Causa Justa (Cause juste), un regroupement d’une cinquantaine d’organismes pro-choix. En se basant sur des statistiques de Médecins sans frontières, le regroupement a fait valoir qu’en 2019, près de neuf Colombiennes sur dix ayant légalement droit de recourir à l’avortement en tenant compte des restrictions actuelles ont rencontré des obstacles dans leur processus, tandis que seule une interruption de grossesse sur dix serait pratiquée de façon salubre et sécuritaire. Par ailleurs, de plus en plus de personnes font l’objet d’accusations en lien avec des avortements soi-disant illégaux.
Justa Causa est inspiré par le mouvement Marea Verde (Marée verte), qui milite pour les droits sexuels et reproductifs des femmes en Amérique Latine et dans les Caraïbes depuis une dizaine d’années. Alors que Cuba avait légalisé l’avortement près de 40 ans avant sa formation, les actions de la Marée verte ont poussé l’Uruguay, certains États du Mexique, le Chili et, plus récemment, l’Argentine à décriminaliser les interruptions de grossesse, voire à adopter des lois les autorisant activement. Malgré tout, le combat n’est pas terminé, car moins de 5 % des femmes latino-américaines en âge de procréer vivent dans un pays où leurs droits reproductifs ne font pas face à des restrictions, d’après le Centre pour les droits reproductifs (Center for Reproductive Rights).
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