Pexels/Tima Miroschnichenko – Photo modifiée par Les 3 sex*

École polytechnique de Montréal : 32 ans après la tuerie

9 décembre 2021
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Ce lundi 6 décembre 2021, le Québec a commémoré les 32 ans de la tuerie du 6 décembre 1989 qui a eu lieu à l’école Polytechnique de Montréal par Marc Lépine, et dans laquelle 14 femmes ont été tuées. Radio-Canada revient sur l’évolution du mouvement antiféministe (ou masculiniste) au Québec et ailleurs en interviewant Melissa Blais, professeure de sociologie à l’Université du Québec en Outaouais qui a étudié sur la question. 

Selon cette chercheuse, la mémoire de la tuerie à l’École polytechnique a évolué au fil des années. Le lendemain de l’évènement, les médias ont rapidement cherché à comprendre pourquoi ces meurtres ont été commis, en désignant l’attentat comme un meurtre de masse. Cette affiliation a invisibilisé les réelles motivations antiféministes du meurtrier. Par la suite, le mouvement mémoriel, notamment celui dirigé par l’École polytechnique a souhaité ne plus évoquer l’évènement. Le discours s’est ensuite teinté d’antiféminisme, en justifiant les actes du tueur, en responsabilisant les victimes et en défendant l'existence d’une « crise de la masculinité ». 

C’est toutefois grâce aux efforts des féministes que la mémoire de ce mouvement a évolué. Alors que dix ans après les évènements, on militait contre tous types de violences, vingt ans plus tard on associe cet attentat à la violence faite aux femmes. C’est notamment grâce au film Polytechnique de Denis Villeneuve que cette association a pu être réalisée. L’année 2019 a été significative dans la commémoration de l’évènement, le nommant pour la première fois « attentat antiféministe ». 

L’antiféminisme actuel est un mouvement réactionnaire, c’est-à-dire qu’il souhaite un retour vers un état politique antérieur, notamment vis-à-vis de la question des droits et libertés des femmes. C’est notamment via le web que ce mouvement se perpétue. Depuis le lancement du hashtag #metoo, les partisan.e.s de l’antiféminisme parlent d’une forme de censure de leur liberté d’expression et expliquent que c’est à cause des femmes que les hommes se comportent de manière violente. 

Le Québec peine encore à prévenir la violence faite aux femmes à cause de certains freins juridiques mais aussi par la responsabilisation plus générale des victimes qui ne fera que davantage les mettre en danger. Les attentats antiféministes se perpétuent toujours, on observe d’ailleurs qu’ils sont actuellement en hausse aux États-Unis. 

Référence
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1844611/polytechnique-antifeminisme-melissa-blais-lutte-femmes-violence

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