Le Monde rapporte que souvent, seuls les féminicides perpétrés par un.e partenaire actuel.le ou passé.e sont pris en compte, notamment dans les décomptes officiels de France et de Suisse. Par définition, un féminicide est l’assassinat d’une femme en raison de son genre. Or, les paramètres utilisés pour recenser ces féminicides à travers le monde diffèrent d’un pays à l’autre et d’une organisation à l’autre. L’ONU soutient toutefois qu’une approche englobant tout meurtre de femme ayant le genre pour motif devrait être privilégiée. Certaines organisations vont d’ailleurs dans ce sens, comme le collectif français « Nous toutes » qui se penche actuellement sur le meilleur moyen de refléter le plus fidèlement possible l’étendue des féminicides, qu’ils touchent les femmes cis ou trans.
En ce qui a trait à l’étendue des types de féminicides apparaissant dans les recensements officiels, certains pays sont plus inclusifs que d’autres. Les sources officielles allemandes, par exemple, ne comptabilisent que les féminicides issus de violences conjugales et familiales. En Italie, dès que la victime et son assassin se connaissent, notamment via le crime organisé, le féminicide est compté dans les statistiques du ministère de l’intérieur. L’Espagne, pour sa part, recensera à partir de cette année les féminicides perpétrés au sein de la sphère conjugale, familiale, sociale (collègue, ami.e, inconnu.e) et sexuelle (en lien avec l’exploitation sexuelle, le travail du sexe, les unions forcées, etc.). Le meurtre des proches d’une femme dans le but de lui nuire seront aussi comptés comme « féminicides par procuration ». L’Argentine est probablement l’un des pays dont le décompte des féminicides (direct et par procuration) est le plus inclusif, sans égard au lieu, au contexte, à l’âge de la victime ou au lien entre l’auteur ou l’autrice et sa victime. Par ailleurs, les registres argentins notent les motifs de discrimitation intersectionnelle ayant un impact dans les dossiers (ethnicité, handicap, travail du sexe, appartenance aux communautés LGBTQ+, etc.). Cette prise en compte de l’intersectionnalité existe aussi ailleurs, mais pas toujours dans les sources officielles ou gouvernementales.
Commentaires