Suite à notre dernière recension scientifique, il nous semblait intéressant d’aborder un autre aspect du travail du sexe en ligne à travers les médias sociaux spécialement destinés à cet usage ou utilisés pour cela. La pandémie de COVID-19 a largement poussé les travailleurs et travailleuses du sexe à produire du contenu sur la Toile, notamment via la plus connue des plateformes en ligne : Onlyfans. Lancée en 2016, décrite comme un site d’abonnement de pair à pair et permettant aux producteurs et productrices de contenu d’interagir avec leurs fans, la plateforme a très rapidement gagné la réputation d’un site contenant nombre de productions pour adultes. Simple d’utilisation et aisément accessible, Onlyfans et plusieurs autres sites de financements participatifs (aussi appelés « mécénat digital ») ont également séduit nombre de personnes amatrices désireuses de monétiser leurs contenus. Au-delà de ces sites, se pose une nouvelle fois la question du travail du sexe en ligne. Alors que les réseaux sociaux traditionnels comme Instagram et Facebook censurent très lourdement tout contenu explicite, les plateformes de mécénat digital sont-elles des espaces sûrs pour les TDS? Si les avantages pour ces derniers et dernières sont nombreux, en particulier la possibilité de monétiser leur contenu, le travail émotionnel et non rémunéré constitue une réalité pour nombre de ces personnes. S’agit-il d’un outil d’émancipation, d’empouvoirement ou bien de marchandisation toujours plus poussée de l’intimité? Autant de questions dont la recherche s’est récemment saisie.
Recension • Travail du sexe en ligne : sexualités et réseaux sociaux
26 janvier 2022
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