Pexels/Nataliya Vaitkevich – Photo modifiée par Les 3 sex*

Pologne : la souffrance amenée par la quasi-interdiction d’avorter

28 janvier 2022
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Tel que rapporté par Le Devoir, l’anniversaire de l’entrée en vigueur de la loi contre l’avortement en Pologne coïncide quasiment jour pour jour, cette année, avec le décès d’Agnieszka, une polonaise âgée de 37 ans. Enceinte de jumeaux, les médecins ont refusé de l’opérer en vertu de la loi qui interdit l’avortement en cas de fœtus non viable. C’est ainsi que ce mardi 25 janvier, pour des raisons qui font actuellement l’objet d’une enquête, Agnieszka est décédée d’un choc septique. Une vidéo d’elle, partagée par ses proches, avait fait le tour des réseaux quelques semaines plus tôt. On pouvait y voir la jeune femme livide et sous assistance respiratoire.

Cette vidéo est devenue le symbole des conséquences négatives liées à l’adoption de la loi contre l’avortement. Cette loi, appliquée depuis le 27 janvier 2021, spécifie qu’un avortement ne peut être pratiqué qu’en cas de viol, d’inceste ou de mise en danger de la vie de la personne enceinte. De plus, le fait que les médecins soient passibles de trois années de prison s’ils pratiquent un avortement jugé illégal a sur eux un effet paralysant. 

Depuis plusieurs années, et ce, même avant l’adoption de cette loi, près de 200 000 avortements sont réalisés annuellement de manière clandestine en Pologne. Les polonais.e.s se tournent vers des associations féministes ou vont dans d’autres pays pour interrompre leur grossesse. Selon ces associations, les personnes qui avortent se trouvent dans une immense détresse : trouble du sommeil, perte d’espoir, crises de panique, troubles alimentaires. etc. Certain.e.s mentionnent que le fait de ne pas avoir le pouvoir de décider du sort de leur grossesse a de lourdes conséquences sur leur santé mentale et que devoir mener à terme une grossesse quand le fœtus est malformé relève de la torture.

Actuellement, le climat politique est inquiétant, car une organisation catholique fondamentaliste proche du gouvernement, l’institut Ordo. milite pour une interdiction totale de l’IVG, même en cas de viol, quite à assimiler l’avortement à un meurtre. 

Référence
https://www.ledevoir.com/monde/europe/665451/pologne-la-detresse-des-polonaises-un-an-apres-la-quasi-interdiction-de-l-avortement

politique, accouchement, santé reproductive, soin, arrestation, bébé, contrôle des naissances, corps

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