unsplash/Kelly Sikkema – Photo modifiée par Les 3 sex*

Bilan des gains et des défis en matière de violence domestique

8 mars 2022
px
text

Caroline Rodgers, collaboratrice pour Le Devoir, rapporte qu’au Québec, l’année 2021 a été marquée par plusieurs avancées significatives sur le plan juridique dans la lutte contre la violence domestique. 

Ces progrès émanent de deux rapports de recommandations, soit Rebâtir la confiance du Comité d’expert.e.s sur l’accompagnement des victimes d'agressions sexuelles et de violence conjugale qui présente 190 recommandations pour améliorer l'accompagnement qui leur est fourni, ainsi que le rapport du Comité d’examen des décès liés à la violence conjugale. En plus de ces deux rapports, le nombre record de féminicides en une année a poussé le gouvernement à agir contre la violence faite aux femmes. D’ailleurs, une des recommandations du rapport Rebâtir la confiance, soit le projet de loi 92 qui vise à la création d’un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale, a été adopté en novembre 2021. 

Afin que le système judiciaire soit mieux adapté pour les victimes de violences sexuelles et domestiques, des nouveaux postes de procureur.e.s spécialisé.e.s ont été créés. Ces procureur.e.s recevront des formations afin d’adapter leurs pratiques à la réalité des personnes victimes de violences sexuelles et domestiques, afin qu’elles se sentent crues et en sécurité. Louise Riendeau, coresponsable des dossiers politiques au Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, mentionne que « l'idée, c’est d’avoir des procureur[.e.]s qui connaissent ces enjeux et aussi, qui vont avoir le temps de rencontrer les victimes pour les préparer avant le procès ».

En ce qui concerne les policiers et les policières, les équipes consacrées à la violence domestique sont en création. « L’une de nos revendications, c’est que tou[.te]s les policiers [et les policières] devraient avoir de la formation continue en la matière, comme ils [et elles] en ont sur d’autres sujets. Ils [et elles] sont obligé[.e.]s de se requalifier en maniement des armes ou sur les alcootests, mais pas en violence conjugale. Pourtant, c’est un volume important de leurs interventions », souligne Riendeau.

Bien qu’il y ait des avancées contre la violence au Québec, la lutte n’est pas terminée. En effet, Riendeau mentionne l’importance que le tribunal tienne compte de la violence domestique en droit de la famille et en protection de la jeunesse. « En ce moment, la Loi sur la protection de la jeunesse est à l’étude, et il faudrait qu’elle tienne compte des enfants exposé[.e]s à la violence conjugale afin de mieux encadrer les interventions. De plus, on veut que les programmes d’interventions auprès des conjoint[.e]s violent[.e]s soient mieux évalués et fassent l’objet de normes et de meilleures pratiques », dit-elle. 

Référence
https://www.ledevoir.com/societe/680994/bilan-une-annee-d-avancees-majeures-dans-la-lutte-contre-la-violence-conjugale

Québec, gouvernement, violence domestique, violence sexuelle, féminicide, progrès, action, défi

Commentaires

Connectez-vous ou Créez un compte . Seuls les abonné.e.s peuvent commenter.