Le Devoir rapporte qu’à la suite de l’annonce de la possibilité que soit annulée la décision Roe c. Wade par la Cour suprême, une inquiétude s'installe dans les communautés LGBTQ+ quant à la protection de leurs droits.
Bien que certains droits des personnes LGBTQ+ aient été reconnus aux États-Unis, ils sont encore contestés aujourd’hui, comme le droit à l’avortement. Le président, Joe Biden, dit craindre que le conservatisme judiciaire s’attaque aux droits qui touchent les communautés de la diversité sexuelle et de genre.
Véronique Pronovost, doctorante en sociologie à l’Université du Québec à Montréal, indique que les arguments utilisés par les juges pour soutenir le renversement de Roe c. Wade pourraient permettre une remise en question d’autres droits, dont ceux des communautés LGBTQ+. Selon elle, « [s]i Roe v. Wade est annulé, ''il y a fort à parier que les mouvements conservateurs tenteront d’utiliser cette occasion pour faire davantage avancer leur programme politique'' ».
Quant à Andréanne Bissonnette, chercheuse en résidence à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand, elle mentionne qu’outre le mariage homosexuel – qui a été légalisé en 2015 dans tous le pays – les questions qui touchent les communautés LGBTQ+ ne sont pas toutes régies par la Cour suprême. Elle souligne que les droits des personnes LGBTQ+ se base sur le Bill of Rights ainsi que sur la discrimination basée sur le sexe, le genre ou l’orientation sexuelle.
Un sondage publié en 2021 par la firme Gallup a révélé que 70 % des États-Unien.ne.s étaient en faveur du mariage homosexuel, alors qu’un autre sondage réalisé par la même firme a rapporté que 32 % de cette population était en faveur de l’avortement. Ce qui démontre que le premier semble être plus accepté socialement que le second . Selon Véronique Pronovost, d’autres droits sont plus en danger que celui du mariage homosexuel, tels que certains droits encores fragiles revendiqués par les personnes trans.
Dans les derniers mois, plusieurs lois homophobes et transphobes ont été adoptées dans des États du pays. Véronique Pronovost explique que « [l]e fait que plusieurs lois du genre aient récemment été adoptées au Texas et en Floride peut donc être perçu comme ''un indice de l’éventuelle transposition de ces lois dans d’autres États conservateurs'' ».
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