Mardi dernier, The Conversation s’entretenait avec une chercheuse de Women’s Shelters Canada (organisation nationale à but non lucratif soutenant les refuges pour femmes) concernant le poids laissé par la pandémie de COVID-19 sur les refuges œuvrant contre les violences basées sur le genre, à travers le Canada. Plusieurs organismes ont augmenté leur charge de travail afin de s’ajuster à la recrudescence des violences sexistes. Devant ce constat, la chercheuse a vu la nécessité de conduire une étude à l’échelle nationale sur l’état des choses.
Les refuges, tout comme d’autres organismes communautaires au Canada, vivent une pénurie de main d’oeuvre. Bien que considérés essentiels, ces refuges, offrant aide et soutien aux personnes victimes de violences, vivent toujours des enjeux quant à leur financement. Il leur est impossible d’offrir des conditions de travail pouvant compétitionner avec d’autres instances tel que le réseau de santé gouvernemental.
Selon l’étude de Women’s Shelters Canada, les employé.e.s des refuges composent avec des salaires insuffisants. De plus, le personnel de ces organismes serait plus à risque de vivre des enjeux propres à l’épuisement professionnel, au traumatisme vicariant ainsi qu’à l’usure de compassion. D’ailleurs, 64 % des refuges rapportent avoir vu l’état de santé mentale de leur personnel se détériorer. La chercheuse souligne que la majorité des postes dans ces organismes sont tenus par des femmes.
Ces problématiques prendraient racine dans le manque de ressources, dans les failles au sein du système de santé, ainsi que dans la complexification des cas avec lesquels doivent intervenir les maisons d’hébergement.
Cette étude souligne la nécessité de collaboration afin que le travail effectué par les personnes œuvrant dans les refuges soit reconnu et davantage valorisé. Ces actions, comme celle de cette chercheuse, tendent à s’inscrire dans un mouvement de revendication d’un financement cohérent de la part du gouvernement, ainsi qu’à la reconnaissance de l’expertise des refuges dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
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