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Recension · Orgasmes et neuroscience

16 mars 2023
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Articles scientifiques
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Dès les années 1960, l’étude audacieuse de Masters et Johnson décrit, physiologiquement, les changements corporels observés durant les différentes étapes d’une activité sexuelle, dont celle de l’orgasme. Ces scientifiques ouvrirent la voie à un nouveau champ d’étude : la physiologie de la sexualité. Les orgasmes sont alors définis par les physiologistes comme une expérience physique et émotionnelle se produisant durant une activité sexuelle. La phase d’orgasme est généralement accompagnée de contractions rythmiques des muscles et organes du plancher pelvien. De nos jours, cette expérience orgasmique est étudiée par une multitude de scientifiques. L’orgasme peut alors être abordé sous différents angles : biologie évolutionniste, psychologie, neurosciences ou encore sciences sociales. D’une part, à la lumière du fait que « rien en biologie n’a de sens qu’à la lumière de l’évolution » (Dobzhansky, 1973), les évolutionnistes essaient de trouver une fonction adaptative à l’orgasme. D’autre part, certain.e.s chercheurs et chercheuses en psychologie décrivent cette expérience comme une altération des niveaux de conscience semblable à celle retrouvée lors d’une pratique méditative (Ellero, 2019). Pour ce qui est des sciences sociales, nous pouvons leur attribuer le mérite de la découverte de l’orgasm gap et du gender gap (Mahar et al., 2020). Les neuroscientifiques, quant à eux et elles, s’interrogent sur la composante neurobiologique et neurochimique de l’orgasme : c’est cet aspect précis que cette recension va cibler. Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous expérimentons un orgasme? Par exemple, Marcallee et Marson se sont demandé.e.s si les personnes atteintes de lésions de la moelle épinière pouvaient tout de même expérimenter des orgasmes. Les résultats paraissent nuancés, mais il semblerait que le cerveau ait tout de même un rôle déterminant dans la phase d’orgasme. L’éjaculation et l’orgasme semble deux phénomènes physiologiques distincts : le premier serait commandé par une boucle réflexe dans la moelle épinière et l’autre par le cerveau. D’autres chercheurs et chercheuses ont pu préciser les zones du cerveau activées lors des différentes phases du phénomène. L'orgasme naît d’une succession d’activations et d’inhibitions de plusieurs zones qui contrôlent l’excitation sexuelle, les contractions musculaires, l’inhibition comportementale, la gratification et la vigilance. Et l’extase post-orgasmique? D’où vient ce sentiment de soulagement et de bien-être incomparable? Un cocktail de neurotransmetteurs (dopamine principalement) entre en jeu lors de cette apogée. Un autre célèbre neuropeptide est également retrouvé en grande quantité dans le sang des personnes qui viennent d’avoir un orgasme, l’ocytocine. Ce sont donc ces neurotransmetteurs qui attribueraient le sentiment de récompense et de plaisir à l’expérimentation de l’orgasme, comparable à celui ressenti lors de la prise de drogue. Cette recension apporte donc les dernières données neuroscientifiques sur la phase orgasmique de la réaction physiologique sexuelle.

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réponse sexuelle physiologique, orgasme, éveil sexuel, satisfaction sexuelle, auto-stimulation, neurochimie, lésion spinale, plaisir, ocytocine, dopamine

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