Dans le cadre de notre colloque ST2023, nous vous proposons une recension scientifique en lien avec les sexualités et les technologies.
Valérie Lapointe est candidate au doctorat en psychologie à l’Université du Québec à Montréal. Sa thèse doctorale porte sur le développement de deux interventions brèves permettant de reconsolider les souvenirs négatifs. Elle participe également à plusieurs projets de recherche en sexologie portant sur les dysfonctions sexuelles et l’usage de la réalité virtuelle comme outil d’intervention et d’évaluation avec le Laboratoire d'Étude sur la Réalité virtuelle, les Outils Sexotechnologiques et la Santé sexuelle (EROSS), dirigé par David Lafortune. Elle sera présente lors du colloque ST2023 avec le kiosque EROSS.
David Lafortune (Ph.D.), est psychologue et professeur au Département de sexologie de l’Université du Québec à Montréal, où il enseigne les approches cognitivo-comportementales et les méthodes de recherche. Ses travaux portent sur l’aversion sexuelle, les applications de la réalité virtuelle en thérapie sexuelle et les facteurs psychologiques associés aux dysfonctions sexuelles. Il dirige le Laboratoire EROSS.
Depuis la fin des années 90, la réalité virtuelle révolutionne le domaine du traitement des troubles psychologiques (p.ex. phobies, dépression, usage problématique de substances). Les interventions basées sur la réalité virtuelle comprennent généralement des exercices d’exposition durant lesquels les patient.e.s sont immergé.e.s dans des environnements virtuels simulant les contextes associés à leur trouble (p.ex. une araignée, le toit d’un immeuble ou une cabine d’avion virtuels dans le cas de phobies spécifiques), et ce jusqu’à ce que leurs symptômes et leur détresse diminuent. Bien que de nombreuses études cliniques aient démontré l’efficacité de la réalité virtuelle pour traiter les troubles psychologiques, les problématiques sexologiques sont largement délaissées par la recherche empirique. À ce jour, seules quelques études pilotes ont examiné l’efficacité d’interventions assistées par la réalité virtuelle en sexologie, soit pour le trouble de l’érection, l’éjaculation prématurée, les douleurs génito-pelviennes, le trouble du désir et l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles. De plus, des environnements virtuels ont récemment été validés pour l’évaluation et le traitement de l’aversion sexuelle. En conclusion, la littérature scientifique émergente suggère le haut potentiel de la réalité virtuelle pour améliorer le bien-être sexuel des personnes vivant avec une dysfonction sexuelle et répondre aux défis éthiques et cliniques limitant l’efficacité des modèles actuels de traitement.
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