Killer Sally : Meurtre sous stéroïdes (affiche du film) – Photo modifiée par Les 3 sex* – Utilisation équitable

Documentaire • Killer Sally : Meurtre sous stéroïdes

12 mai 2023
Andrée-Anne Leriche-Jacques
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​​T.W. Violence conjugale, violence amoureuse, violence sexuelle.

American dream, violence armée, coiffures bouffantes et léotards échancrés! C’est ce que nous offre la série documentaire Killer Sally : Meutre sous stéroïdes.

Ce documentaire en trois parties réalisé par Nanette Burstein retrace l’histoire de Sally McNeil, une lutteuse et culturiste états-unienne, condamnée en 1996 pour le meurtre de son mari, le culturiste de renom Ray McNeil. Une affaire qui, à l’époque, avait déclenché une onde de choc aux États-Unis.

Au fil des épisodes, Berstein nous donne un aperçu des événements ayant mené à l’emprisonnement de Sally. Par le biais de documents d’archives et d’extraits d’entrevues, nous découvrons ainsi les débuts amoureux du couple, l'ascension de Ray dans le monde du culturisme, puis l’évolution des dynamiques de violence au sein du foyer.

Bien que 30 ans se soient écoulés depuis sa condamnation, Sally McNeil n’a jamais dérogé de sa version des faits. Cette dernière soutient avoir agi en légitime défense, affirmant que son mari, Ray McNeil, aurait régulièrement fait preuve de violence physique et psychologique envers elle, mais également envers ses enfants John et Shantina.

Au fil des épisodes, on remarque certaines tendances assez alarmantes chez certain.e.s intervenant.e.s. Comme l’indique le titre francophone de la série, la question des stéroïdes anabolisants s'est avérée primordiale durant le procès. Tout au long du documentaire, le comportement de Ray est expliqué de part et d’autre par une prise de stéroïdes. Médication qui, selon les dires des différent.e.s intervenant.e.s, rendait Ray plus agressif. Mais, est-ce que la prise de stéroïdes est une raison valable pour excuser la violence domestique?

Selon SOS Violence conjugale, « Quand un[.e] partenaire utilise des comportements violents de toutes sortes pour contrôler comment les choses se passent dans la famille et dans la vie en général, on parle de violence entre partenaires intimes. » De plus, la violence domestique ne se résume pas uniquement à la violence physique. Selon le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, il existe 5 types de violences qu’un.e agresseur ou agresseuse fait généralement subir à sa victime : psychologique, verbale, physique, sexuelle et économique.

Malgré ses aspects quelque peu sensationnalistes, la série Killer Sally : Meutre sous stéroïdes arrive tout de même à exposer plusieurs éléments typiques d’une dynamique de violence domestique. Tout au long du documentaire, on voit très clairement comment Ray utilise ces types de violences envers Sally, particulièrement en ce qui concerne les violences physiques, économiques et sexuelles. Enfin, la série aborde d’importants sujets tels que le victim blaming* et la violence réactionnelle. Plus encore, la série expose certaines failles du système de la Justice états-unienne, alors qu’on constate comment à l’époque l’apparence plus « masculine » de Sally joue en sa défaveur lors du procès.

Néanmoins, bien qu’il s’agisse d’un sujet dont on parle de plus en plus, force est de constater qu’il existe encore un flagrant manque d’éducation concernant la violence domestique et ses dynamiques. C’est pourquoi parler de violence domestique comme le fait Killer Sally : Meutre sous stéroïdes est d’autant plus important.


Pour plus d’information à ce sujet :
- https://sosviolenceconjugale.ca/fr 
- http://www.proches.ca 

* Fait de mettre la responsabilité d'un crime ou d'un méfait sur sa victime et blâmer celle-ci.

Référence

Réalisation/création : Nanette Burstein
Titre : Killer Sally
Date de parution : 2022

Ce documentaire est disponible sur Netflix.

Killer Sally, Sally McNeil, Ray McNeil, violence conjugale, violence amoureuse, meurtre, culturisme