Les inhibiteurs de puberté (ou « bloqueurs de puberté ») ont été au cœur de l’actualité cette semaine, alors que la Première ministre de l’Alberta Danielle Smith a annoncé que son gouvernement souhaitait les interdire pour les enfants de moins de 15 ans. La Presse Canadienne est allée à la rencontre de professionnel.le.s de la santé qui travaillent avec des jeunes trans afin d’en savoir plus sur ces médicaments.
Le Dr Metzger, un endocrinologue pédiatrique de l'hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique, explique que les inhibiteurs de puberté sont utilisés depuis les années 90 au Canada, non seulement auprès d’enfants qui se questionnent sur leur identité de genre, mais aussi auprès de jeunes enfants présentant des signes de puberté précoce.
Les effets des inhibiteurs de puberté sont entièrement réversibles : si on arrête le traitement, la puberté suivra son cours naturellement. Selon le Dr Metzger, l’administration de ce traitement chez les enfants trans permet aux jeunes de prendre une pause dans le développement de leurs caractéristiques sexuelles secondaires et leur permet d’ultérieurement entreprendre des étapes subséquentes dans leur transition de genre. Chez les enfants trans, on envisage la prescription d’inhibiteurs d’hormones dès 10 ans, âge où les jeunes commencent à montrer des signes de puberté.
Le Dr Metzger déplore la décision du gouvernement albertain. Il estime que « [l]es soins qui sont administrés concernent la famille, le système médical et le système de santé mentale. Les politicien[.ne.]s n'ont rien à faire là-dedans. » Il dénonce également la proposition d’interdire les inhibiteurs de puberté jusqu’à l’âge de 18 ans, faite plus tôt cette semaine par le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilièvre. Selon le Dr Metzger, cette proposition serait « cruelle » et ferait « rater le bateau » aux jeunes, qui auraient l’opportunité à un moment où il serait trop tard pour que des inhibiteurs de puberté soient utiles.
Elizabeth Saewyc, qui est professeure à l'École de sciences infirmières de l'Université de la Colombie-Britannique, renchérit en disant qu’il y a beaucoup de désinformation par rapport aux inhibiteurs de puberté. Elle affirme que « [n]os politicien[.ne.]s reprennent certaines idées sans réellement vérifier l'exactitude de ce qu'ils [et elles] disent ».
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