Dans certaines langues comme le français, utiliser le masculin par défaut à l'écrit et à l’oral impacte le cerveau et la perception du monde, relate Radio-Canada.
Le chercheur suisse en psycholinguistique, Pascal Gygax, a fait cette découverte en 2008 grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau. Son travail a été présenté dans un reportage de l’émission Découverte le dimanche 18 février 2024. Il explique que lorsque l’on entend le masculin, notre cerveau imagine un homme : « Les études montrent toutes que le masculin active dans le cerveau "hommes" de manière prioritaire et dominante. On va qualifier cette représentation d’androcentrique, une représentation qui tourne autour des hommes. »
Il a été démontré que lorsque le masculin l’emporte dans la langue, les personnes invisibilisées sont impactées sur les choix de carrière et sur les milieux de travail, explique Alexandra Dupuy, doctorante en sociolinguistique à l’université de Montréal et spécialiste de la communication inclusive. Par exemple, lors d’un congrès de cent physiciennes et d’un physicien, il faudrait dire cent un physiciens, ce qui crée une image fausse de la réalité.
Pour voir l’effet du masculin ou du féminin sur l’humain, des scientifiques ont réalisé une expérience avec un tour de magie. Conclusion, la perception était plus positive lorsque le tour était réalisé par « un magicien » que par « une magicienne ». C’est parce que l’association est inhabituelle que « la magicienne » semble moins compétente. Ainsi, « à performances égales, nos stéréotypes vont influencer notre manière de percevoir la performance », précise Pascal Gygas.
À la question « Le cerveau peut-il imaginer un monde neutre, sans genre? » en termes de communication, le chercheur explique que c’est compliqué. Le cerveau commence à faire des associations genrées dès l’enfance et elles deviennent des automatismes avec le temps.
Référence
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2048898/ecriture-inclusive-epicene-neutralite-masculin#
https://ici.radio-canada.ca/tele/decouverte/site/segments/reportage/478152/ecriture-inclusive-langues-science
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