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Recension • Poppers et sexualité

3 avril 2024
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Les poppers sont des substances inhalées de la famille des nitrites d’alkyle (nitrite d’amyle, nitrite de butyle, nitrite d’isopropyle). Ce sont des substances psychoactives qui ont la forme de liquides clairs avec une forte odeur, dont l’effet dure quelques minutes. Les nitrites d’alkyle ont d’abord été élaborés pour le traitement de l’angine cardiaque, car leur mécanisme principal est une vasodilatation (circulation accrue dans les vaisseaux sanguins). L’utilisation récréative des poppers a émergé dans les années 1960 et connu un essor significatif dans la décennie suivante. Les poppers entraînent peu d’effets indésirables, ces derniers étant surtout des maux de tête et un risque de chute de pression (surtout si combinés à des médicaments pour la dysfonction érectile). Un des types de nitrites se trouvant dans certains poppers a été associé à un problème plus sévère, mais rare, affectant la rétine. Au Canada, les poppers ont été régulés en 1985, puis leur vente a été interdite en 2013. Leur achat, possession et utilisation restent cependant légal. Les poppers ont été utilisés dans des contextes festifs, pour l’effet euphorisant, mais leur utilisation principale s’ancre dans un contexte de sexualité. L’effet recherché est la désinhibition, ainsi qu’une relaxation des muscles vaginaux et des sphincters anaux. La consommation de poppers avant et pendant les rapports sexuels est particulièrement répandue chez les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (gbHARSAH), où on rapporte des taux d’utilisation (au moins une fois à vie) aussi élevés que 30 % à 45 % selon les études (Schuler et Ramchand, 2023; Vacher et al., 2020). La majorité de la littérature portant sur l’utilisation sexualisée des poppers ne considère pas cela comme du chemsex (ou Party and Play). La consommation de poppers a déjà été imbriquée dans la culture gaie, alors qu’aujourd’hui les études pointent vers une consommation moins importante chez les hommes gbHARSAH plus jeunes. De nombreuses études documentent le lien entre l’utilisation de poppers et le risque d’ITSS, un lien qui relève de la corrélation avec des pratiques sexuelles plus risquées.

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