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L’influence du statut migratoire dans la violence conjugale

19 avril 2024
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Les femmes* migrantes du Québec sont 13,6 fois plus à risque d’être victimes de violence conjugale, rapporte La Presse.

De nombreux facteurs contribuent à vulnérabiliser les femmes migrantes à la violence dans le cadre de leurs relations avec leur partenaire intime. La difficulté d’obtenir de l’information quant à leur statut migratoire, de trouver un logement ou de décrocher un emploi, causé par le manque de reconnaissance de leurs qualifications, en constituent une partie. Cette vulnérabilité est d’ailleurs reflétée dans les maisons d’hébergement où, en 2023, les femmes migrantes représentaient les deux tiers des personnes accueillies alors qu’elles ne représentent que 7 % de la population québécoise.

Moins de 25 % des femmes migrantes victimes de violence conjugale dénoncent au corps policier les violences qu’elles subissent, selon Manon Monastesse, directrice de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF). Cette statistique s’explique notamment par la barrière de la langue à laquelle plusieurs d’entre elles se heurtent et au manque de formation, au sein du système de justice, quant aux questions culturelles et migratoires. Cela freine la dénonciation et augmente le niveau de méfiance de ces femmes envers le système judiciaire.

La problématique de la violence conjugale doit donc être adressée différemment en fonction du parcours migratoire de la personne, tel que le souligne Nicolas Côté, coordonnateur de projet en violence conjugale. Des acteurs et actrices du milieu pressent ainsi le gouvernement à moderniser le système judiciaire québécois afin que celui-ci soit en adéquation avec les besoins des femmes migrantes victimes de violence conjugale.

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*Bien que ces personnes migrantes ne s’identifient pas toutes nécessairement comme des femmes, c’est le terme qui est utilisé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’ONU ainsi que la quasi totalité des écrits scientifiques. Il est primordial de reconnaître que des personnes assignées femmes et ayant été ou étant victimes de violence conjugale peuvent avoir une identité de genre différente. Néanmoins, dans le cadre de ce résumé d’actualité, le terme « femmes » est utilisé afin de rester fidèle aux propos utilisés dans l’article.

Référence
Les grandes oubliées de la violence conjugale 

immigration, parcours migratoire, minorité ethnique, système de justice, violence conjugale, maison de 2e étape, intervention psychosociale, hébergement d’urgence

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