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Ontario : une « culture du silence » au sein des services de police

29 avril 2024
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Des victimes de violence basée sur le genre dénoncent la culture du silence qui règne au sein des services de police en Ontario, rapporte CBC News.

Une sergente de police s’est retrouvée ostracisée par ses collègues masculins après avoir fui une situation de violence domestique dont le perpétrateur était son conjoint, lui aussi policier de grade inférieur. Après avoir été arrêté pour violence domestique, son conjoint n’a pas été congédié, mais seulement suspendu avec salaire. 

Selon plusieurs spécialistes, ce genre d’histoire est malheureusement trop fréquent au sein des forces de l'ordre. En effet, les données de l'enquête de CBC révèlent que près de 158 membres du corps policier faisant face à des allégations de violence basée sur le genre ont reçu une suspension avec salaire dans les dix dernières années en Ontario, pour un coût de 134 millions de dollars sur une décennie.

Danielle McNabb est professeure adjointe en droit à l’Université Brock. Elle explique que « [d]ans la littérature sur la violence fondée sur le genre, les policiers sont, de manière disproportionnée, auteurs de violences, en particulier de violences domestiques. »

Kate Puddister, professeure agrégée à l'université de Guelph, qui concentre ses recherches sur les politiques en matière de justice pénale, pense que la culture de la police fait partie du problème. Elle explique qu'un « mur de silence » entrave les enquêtes internes, c'est-à-dire les enquêtes qui impliquent d'autres policiers. Selon elle, les officiers* faisant face à des accusations sont souvent traités de manière biaisée lors des examens internes. 

De plus, les données récoltées par CBC montrent que les femmes qui subissent des violences de la part de policiers sont souvent elles aussi membres des forces de l’ordre. Selon Kate Puddister, ces victimes dénoncent peu leurs agresseurs par crainte d’intimidation ou de représailles.

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*Bien que la violence basée sur le genre n’est pas uniquement subie par des femmes et perpétrée par des hommes, il s’agit du cas de figure le plus fréquent et le plus étudié. L’utilisation du masculin a donc été privilégiée à travers cet article. 

Référence
https://www.cbc.ca/news/canada/ottawa/paid-to-stay-home-one-third-officers-accused-gender-based-violence-1.7181385

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