Pexel/Keira Burton – Photo modifiée par Les 3 sex*

Filet de sécurité insuffisant pour les victimes de violence domestique

10 mai 2024
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Sept féminicides ont déjà été commis en 2024, ce qui correspond au nombre total de ceux perpétrés lors de l’année précédente. La gravité de la situation pousse à se demander si le filet de sécurité, mis en place pour aider les personnes qui ne trouvent pas de place en maison d’hébergement, est suffisant, rapporte La Presse.

Par filet de sécurité, on entend la présence de services externes (suivi psychosocial individuel ou de groupe) ou encore l’implantation de mesures tel que l’AFU (Aide Financière d’Urgence), permettant aux personnes se trouvant dans un contexte de violence domestique de quitter rapidement le domicile en logeant, par exemple, à l’hôtel. 

Lorsque questionnée sur la suffisance des services pour pallier au manque de place en maison d'hébergement, la ministre de la Condition féminine, Martine Biron, adopte un ton rassurant. Celle-ci affirme qu’aucune femme n’est laissée à elle-même lorsqu’elle contacte des ressources en violence conjugale. Les données de SOS violence conjugale et de Statistique Canada démontrent cependant le contraire. Pour appuyer son point, la ministre évoque la mise en place de l’AFU, à l’automne 2021. 

En plus d’avoir un critère d'admissibilité restreint (comme la présence d’un danger imminent), une faille possible de l’AFU est soulignée par Maud Pontelle, de l’Alliance MH2 (Maison d’Hébergement de 2ème étape) : si l’aide financière n’est pas accompagnée d’un jumelage entre la victime et un.e intervenant.e, le processus de sortie du milieu violent est mis en péril. 

En effet, le cycle de la violence comprend plusieurs phases, dont celle de rémission où l’agresseur* tente de redorer son image et celle de la relation. Ainsi, si un.e professionnel.le du milieu ne peut être là pour accompagner la victime à prendre conscience des abus vécus, il est très possible que celle-ci donne une seconde chance à son agresseur. Et le cycle reprendra. 

***

*Bien que Les 3 sex* reconnaisse que la totalité des agresseurs et agresseuses en contexte de violence conjugale ne soit pas des hommes, ceux-ci représentent la majorité d’entre eux et elles.

*Bien que les victimes de violence domestique ne s’identifient pas toutes nécessairement comme des femmes, c’est le terme qui est utilisé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’ONU ainsi que la quasi totalité des écrits scientifiques. Il est primordial de reconnaître que des personnes assignées femmes et ayant été ou étant victimes de violence conjugale peuvent avoir une identité de genre différente. Néanmoins, dans le cadre de ce résumé d’actualité, le terme « femmes » est utilisé afin de rester fidèle aux propos utilisés dans l’article.

Référence
Urgence féminicides
« C’est fou, le nombre de femmes qu’on refuse » 

Source 
Crise, rémission, tension : le cycle de la violence

maison d’hébergement d’urgence, maison d’hébergement de 2ème étape, victime, violence conjugale, cycle de la violence, voie de fait, intervention psychosociale, relation

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