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Les plaintes de harcèlement sexuel à l’UQAM seraient mal gérées

1 novembre 2018
Chloé Duchastel-Vassaramva
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Dans le courant de la journée de lundi, des dizaines d’affiches sont apparues dans la ville de Montréal dénonçant la gestion des plaintes de harcèlement sexuel et psychologique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), avant d’être retirées au cours de la soirée. Il était possible de lire des messages comme « Sortir en pleurs du bureau de prévention du harcèlement. C’est aussi ça l’effet UQAM », « Le bureau de prévention du harcèlement. Là où on vous dira qu’on ne peut rien pour vous » accompagné par le mot clic #pourquoijaipasdénoncé, ce qui permet d’expliquer les motivations de cette campagne qui n’a pas été revendiquée. Un courriel anonyme a été envoyé à plusieurs professeurs et associations de l’établissement par les auteurs de cette « action autonome féministe » qui pointent du doigt le Bureau d’intervention et de prévention en matière de harcèlement (BIPH) et l’administration de l’UQAM. Selon eux, il manquerait de volonté en matière de lutte contre le harcèlement et les agressions sexuelles. Les responsables, entre autres, exigent la mise en place d’un système d’embauche de personnel compétent en matière d’agressions et de harcèlement sexuel et d'un meilleur traitement des plaintes par le BIPH, valorisant actuellement le corps professoral au détriment de la sécurité des étudiants. Les services offerts en ce moment seraient jugés inadéquats et insatisfaisants.

Pour la candidate au doctorat en sociologie à l’UQAM, Sandrine Ricci, ces actions témoigneraient d’un problème qui ne date pas d’hier, en rappelant l’épisode des autocollants sur les portes de professeurs ciblés par des plaintes de harcèlement. Selon elle, ce sont les actions directes, chocs, qui génèrent le plus de réactions et qui permettent de faire avancer les choses. Selon l’enquête ESSIMU (Enquête indépendante, sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire) auquel elle participe comme membre d’équipe, les critiques affichées sont celles recensées sur le terrain. Selon les résultats de 2017, seulement 28 % des répondants (environ 3000 personnes) trouvaient que l’université avait une approche proactive en matière de lutte contre les agressions sexuelles. De plus, 90 % des répondants considéraient que l’UQAM devrait miser sur l’implantation d’un organisme indépendant pour traiter les plaintes, effaçant tout conflit d’intérêts et permettant de gagner la confiance et de travailler sur la sécurité des victimes.

Jenry Desrochers, porte-parole de l’université, a dénoncé la campagne et accuse les responsables d’usurpation de l’identité de l’UQAM, les affiches reprenant le logo, le slogan et l’esthétique de la campagne de financement de l’université. Selon elle, ces critiques sont loin des opinions recensées lors de la consultation de la communauté universitaire pour mettre en place une politique en matière de violences sexuelles, mais L’UQAM était prête à recueillir les critiques pour améliorer ses pratiques. L’UQAM travaille actuellement avec une intervenante du CALACS Trève pour Elles et que les enquêteurs sont externes à l’université.

Référence
https://www.ledevoir.com/societe/education/540170/action-directe?fbclid=IwAR0m-L9bLrP5TBdPP6rOxpRQK-0Du5ZOW46dRT-5Dt7UZ_M7ZN0r6SqOrfg 

Source
Non applicable

UQAM, plaintes, harcèlement sexuel, agression sexuelle, gestion, soutien, recours juridique, politique

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