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Constat du système juridique depuis #MoiAussi

6 décembre 2018
Chloé Duchastel-Vassaramva
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Depuis les débuts du mouvement #MoiAussi l'année dernière, une prise de conscience collective a entrainé de nombreux bouleversements et changements dans plusieurs secteurs, mais cela ne semble pas être le cas lorsqu’il est question d’appliquer la loi. Selon Lucie Rondeau, juge en chef de la Cour du Québec, le mouvement n’a pas tout à fait réchauffé les pratiques lorsqu’il est question d’agressions et de harcèlement sexuel. L’insatisfaction à l'égard du système de justice est bien présente et a amené les institutions légales à revoir leurs manières de fonctionner. Par exemple, le DPCP (Directeur des poursuites criminelles et pénales) a lancé des capsules vidéos pour démystifier le rôle des procureurs de la Couronne ou en lançant d’autres initiatives, comme une ligne d’écoute pour les victimes. Toutefois, du côté des sentences et des décisions juridictionnelles, le mouvement #MoiAussi n’a pas eu son effet.

En outre, un juge doit agir en toute impartialité et éviter de prime abord de considérer l’agresseur comme coupable. Pour eux, c’est d’abord la présomption de l’innocence qui doit prévaloir.

Mme Rondeau décrit la lenteur du système de justice depuis les années 1980, mais déclare qu’il y a eu de belles avancées au niveau des droits et de la manière d’aborder les agressions sexuelles et les accusations de viols. Pour elle, les juges sont suffisamment sensibilisés à la cause par des formations reçues, mais ces derniers n’ont pas à prendre part au débat médiatique. Ce sont plutôt les politiciens qui devraient le faire pour changer les lois, pour répondre aux besoins du citoyen et pour se pencher sur l’entièreté du fonctionnement du système de justice, qui débute selon certains dès l'intervention policière.

Les dénonciations de l’automne 2017 ont insufflé un nouveau regard du côté du DPCP qui se donne comme mandat de démystifier l’institution à la population, d’éclaircir le rôle des procureurs et d’offrir du soutien aux victimes tout au long du processus. Un des objectifs du DCPC est celui de la satisfaction des plaignant.e.s face à la démarche indépendamment du verdict. Mme Murphy, directrice du DCPC, croit que l’institution évolue pour s’adapter aux contextes actuels et essaie de se rapprocher du public.


Référence
https://www.ledevoir.com/societe/542868/les-tribunaux-n-ont-pas-change-avec-moiaussi? 

Source
Non applicable

femme, agression sexuelle, #moiaussi, #metoo, dénonciation, système, juridique, loi, protection

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