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Les pensées vagabondes avec Catherine Raymond

7 décembre 2018
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À la suite du résumé d’actualité « Nouvelle étude reliant possiblement contraception et dépression » publié le 22 novembre dernier, Les 3 sex* a interviewé Catherine Raymond pour en savoir plus. Cette chercheure s’est penchée sur les pensées vagabondes qui peuvent être décrites comme des pensées qui ne sont pas en lien direct avec la tâche en cours. Elles sont mesurées de deux façons : par un questionnaire validé scientifiquement (comme le Mind Wandering Questionnaire) ou par une application mobile, validée scientifiquement, qui envoie des notifications demandant aux personnes participantes de répondre à une question du type « À ce moment précis, pensez-vous à autre chose qu’à la tâche que vous étiez en train d’effectuer? ». C’est ainsi qu’une équipe de Harvard a pu déterminer que certaines personnes passeraient plus de 50 % de leur temps à avoir des pensées vagabondes. Il est aussi possible, dans l’application, d’ajouter une question du type : « Êtes-vous heureux.se présentement? » afin de calculer le lien entre dépression et pensées vagabondes.

Les pensées vagabondes sont souvent associées à des symptômes négatifs (anxiété, rumination, dépression, dysphorie, TDAH, etc.), mais elles ont aussi une fonction utile comme d’aider à résoudre certains problèmes. Par exemple, après avoir eu de la difficulté à trouver une solution au bureau, on en trouve une pendant sa douche le lendemain matin. Les pensées vagabondes sont aussi liées à la créativité, se retrouvant plus souvent chez les personnes ayant des emplois dits créatifs, et qu’elles soient aussi possiblement adaptatives.

Raymond explique le lien entre dépression et pensées vagabondes par leurs multiples points communs. Elle dit : « les individus souffrant de dépression ont tendance à passer plus de temps à ruminer des évènements passés. La rumination peut faire partie prenante des pensées vagabondes, en ce sens où ce processus cognitif regroupe toutes formes de pensées associées au passé, au futur ou même au présent. Aussi, la rumination comme les pensées vagabondes impliquent que l’attention sélective passe de l’environnement extérieur (être concentré.e sur la tâche en cours d’exécution, comme lire un livre) à l’environnement « interne » (être concentré.e sur nos pensées) plus fréquemment. Les similitudes entre pensées vagabondes et dépression sont donc d’ordre cognitives. »

Finalement, selon la chercheure, plusieurs évidences pointent dans la direction d’un lien entre la dépression et les hormones féminines comme l’œstrogène. D’abord, la prise de la pilule contraceptive qui contient beaucoup d’œstrogène synthétique, a été associée au développement de la dépression. Ensuite, la ménopause qui est associée à de grands changements hormonaux est aussi associée au développement de la dépression. Puis, la cyclicité normale des hormones sexuelles pendant le cycle menstruel est aussi associée à la dépression. Elle conclut : « Certains études ont par la suite démontré que ces phénomènes pourraient être expliqués par la présence de récepteurs à œstrogène dans des régions du cerveau contrôlant les émotions et l’attention sélective. Ce faisant, les concentrations d'œstrogène pourraient avoir un effet sur l’humeur! »

Référence
Non applicable

Source
Les 3 sex*

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