Hilary Bergen est une étudiante en lettres et sciences humaines à l’Université Concordia. Depuis peu, elle s’attarde au phénomène des assistant.es à commande vocale (Siri d’Apple ou Alexa d’Amazon). Rapporté par le journal le Devoir, Bergen fait le constat que la majorité de ses assistant.es répondent avec une voix féminine par défaut, même si la possibilité de changer par une voix masculine existe. Selon elle, les stéréotypes féminins persisteraient : « En féminisant les voix numériques, les programmeurs et concepteurs normalisent l’idée que les femmes sont non seulement plus adaptées au rôle de secrétaire, mais aussi plus aptes à performer dans les rôles de soutien et dans le travail émotionnel (emotional labor). »
En empruntant des voix féminines qui sont désormais accessibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, il y aurait une forme d’intimité à travers le processus ainsi que l’usage des voix semblables à une conjointe, une mère ou une secrétaire pour faire gagner la confiance des utilisateurs et utilisatrices. Cela permettrait aux industries de faire oublier la méfiance engrangée par le partage de données personnelles ou la surveillance quotidienne.
Alors que 7 % des personnes qui exerceraient le métier de développeurs de logiciels dans le monde sont des femmes, Bergen croit qu’une meilleure diversité lors de la conception aiderait l’industrie au lieu de miser sur une voix de genre neutre.
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