Date de publication
28 mai 2019

Résumé original
La violence à l'égard des femmes est une réalité toujours présente en Europe et une grave menace pour la santé publique dans le monde. Heureusement, des investissements sont en cours pour sensibiliser les citoyen.ne.s aux niveaux national et européen. Cependant, davantage de recherches sont nécessaires afin de mieux expliquer ses facteurs sous-jacents et d'identifier ainsi les actions efficaces pouvant contribuer à empêcher les jeunes filles et les femmes de devenir des victimes.

S’appuyant sur une approche théorique de la socialisation préventive de la violence sexiste, cette étude présente les données du projet de recherche quasi expérimental « Free Teen Desire » (Subvention Marie Sklodowska-Curie, 2015-2016, n° 659299). À travers une enquête menée auprès de 100 adolescentes (âgées de 13 à 16 ans) dans différentes écoles secondaires européennes (en Angleterre, en Espagne, à Chypre et en Finlande), nous avons analysé leur modèle d’attraction tant pour les rencontres sexuelles que pour les relations stables avec des garçons ayant des attitudes et des comportements violents ainsi qu'avec des garçons ayant un comportement non violent, ce qui serait lié à la victimisation par la violence de genre à un stade ultérieur de leur vie.

Nos résultats suggèrent que dans les différentes écoles secondaires européennes étudiées, les participantes reconnaissent un modèle d’attraction similaire : bien que les garçons non violents soient fortement préférés à ceux ayant un profil violent, nous avons observé que les garçons ayant des attitudes et des comportements violents étaient généralement préférés pour des rencontres sexuelles, et les garçons avec des traits non violents sont généralement préférés pour des relations stables. Outre la nouveauté consistant à fournir des données quantitatives sur ces liens (relations non violentes / stables; relations violentes / rencontres sexuelles) chez les adolescent.e.s, les résultats concernant le modèle d'attraction exercé sur les garçons présentant des traits violents pour des relations sporadiques sont en ligne. avec des recherches qualitatives approfondies précédemment. Ce corpus de recherches souligne l’existence d’un discours dominant coercitif qui associe l’attraction à la violence et influe sur les processus de socialisation de nombreuses filles lors du réveil de leurs relations sexuelles et affectives, qui s’est avéré constituer un facteur de risque de victimisation par la violence sexiste.

*Traduction libre

Référence
Puigvert, L., Gelsthorpe, L., Soler-Gallart, M. et Flecha, R. (2019). Girls' perceptions of boys with violent attitudes and behaviors, and of sexual attraction. Palgrave Communications. 5 (56). DOI : 10.1057/s41599-019-0262-5.

Pour demander la production scientifique entière aux auteur.e.s
https://www.nature.com/articles/s41599-019-0262-5#article-info