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Chronique • Childfree : entre liberté et stigmatisation

19 septembre 2019
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La non-parentalité est l’un des « derniers grands tabous » de notre société (Baribeau, 2015).

C’est pour cette raison que Les 3 sex*, poursuivant son mandat de promotion des droits et de la santé sexuelle, s’est penchée sur cet enjeu.

Dans cette optique, il nous apparaissait primordial de mettre de l’avant les voix des personnes vivant sans enfants par choix. Pourquoi ont-elles décidé de ne pas avoir d’enfants? Quelles sont leurs expériences, leurs opinions et leurs points de vue? Quelle est leur réalité? À quels défis font-elles face?

Pour recueillir ces expériences, Les 3 sex* a donc organisé un appel de textes afin de récolter les témoignages de personnes s’identifiant comme childfree.

Plusieurs personnes ont répondu à cet appel. Vous pouvez maintenant consulter leurs témoignages ici.

Nous vous proposons tout d’abord une mise en contexte du sujet sous forme de chronique. Qu’est-ce que le mouvement childfree? Qui appartient à ce mouvement? Pour quelles raisons certaines personnes décident-elles de vivre sans enfants?

Dans une quête d’échange de savoirs co-construits où la mise en lumière des enjeux de santé sexuelle est au coeur de notre mission, Les 3 sex* vous offre ce dossier afin de mieux comprendre la société dans laquelle nous évoluons.

La publication de ce dossier coïncide avec la World Childless Week qui vise, entre autres, à mettre en lumière les expériences des personnes childless. Ce choix est conscient puisque la non-parentalité est sujette à de la stigmatisation, qu'il s'agisse d'un choix ou non. Toutefois, il importe de souligner que ces deux réalités diffèrent et que ce dossier porte uniquement sur les personnes childfree. Pour plus d'informations sur les personnes childless et sur la World Childless Week, cliquez ici.

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Childfree et ses dérivés, comment s’y retrouver

Le terme « childfree » — parfois « childless by choice » ou « voluntarily childless »— (Verschaeve, 2018), ou « sans enfant.s par choix », est souvent confondu, autant dans la littérature scientifique que dans l’usage courant, avec le terme « childless » (Blackstone, 2014; Vinson et al., 2010). Dans le premier cas, on parle de personnes ayant fait un choix conscient de ne pas avoir d’enfants, alors que dans le second, on parle de personnes n’ayant pas d’enfants, mais qui en désireraient (Blackstone, 2014, Blackstone et Stewart, 2016). Cependant, il est important de noter que certain.e.s auteur.e.s remettent en question cette classification et certaines suppositions qui en découlent, car elles « reflètent une culture pronataliste et patriarcale dans laquelle les enfants restent au cœur de l’identité » (Harrington, 2019, p.23). Le texte qui suit traitera néanmoins uniquement des réalités des personnes s’identifiant comme childfree.

Au cours des dernières années, l’attention médiatique autour des personnes childfree a beaucoup augmenté (Blackstone, 2014). Par exemple, au Québec en 2018, le laboratoire journalistique Rad de Radio-Canada réalisait une série d’entrevues sur le sujet, alors que TABLOÏDE publiait un reportage sur les obstacles auxquels les jeunes ne désirant pas d’enfants et souhaitant avoir recours à la stérilisation font face. Toutefois, le mouvement ne date pas d’hier. Bien que le terme « childfree » n’ait fait son apparition seulement dans les années 1990 et 2000 (Blackstone, 2014; Blackstone et Stewart, 2016), la communauté scientifique s’intéressait déjà aux personnes faisant le choix de ne pas avoir d’enfants dans les années 1970 (Ashburn-Nardo, 2017; Blackstone et Stewart, 2012). C’est notamment à cette époque, plus spécifiquement en 1972, que la National Organization for Non-Parent, visant à présenter la non-parentalité comme un choix de vie valide et portant maintenant le nom de National Alliance for Optional Parenthood, fut créée (Berman, 2015).

Depuis les quarante dernières années, le taux de natalité en Amérique du Nord a chuté de façon significative (Blackstone, 2014). D’ailleurs, le choix de ne pas avoir d’enfants gagne en popularité (Ashburn-Nardo, 2017). En 2016, au Québec, les couples sans enfants représentaient environ 43 % de l’ensemble des couples, contre 37 % en 2001 (Institut de la statistique du Québec, 2018). Cette tendance mérite donc qu’on s’y attarde plus longuement.

Rationaliser le non-désir d’enfants

Les raisons motivant le choix de ne pas avoir d’enfants sont multiples et variables, mais certaines sont plus répandues que d’autres. Premièrement, les personnes childfree citent souvent leur désir de ne pas perdre leurs libertés (financière et personnelle) et leur indépendance, de ne pas abandonner des activités importantes ou leur mode de vie actuel (activités culturelles, habitudes de vie, voyages, etc.), et de demeurer libres de contraintes et de responsabilités parentales (Blackstone 2014; Verschaeve, 2018). Clémence offre justement un témoignage lyrique sur son désir de demeurer libre (d’enfants).

Deuxièmement, le fait de ne pas briser la complicité, l’intimité et la satisfaction sexuelle avec son ou sa partenaire est souvent mentionné comme raison pour ne pas avoir d’enfants (Blackstone 2014; Verschaeve, 2018). Plusieurs considèrent les enfants (et/ou la grossesse) comme un obstacle à leur satisfaction sexuelle et à leur bien-être conjugal (Debest, 2014; Verschaeve, 2018). C’est notamment le cas de Maritza qui mentionne jouir d’une vie sexuelle épanouie grâce à la sexualité différente qu’offre le fait de ne pas être parent (et de ne pas souhaiter le devenir).

Troisièmement, l’argument écologique se fait aussi de plus en plus populaire (Anctil, 2018) pour appuyer l’abstention de procréation (Verschaeve, 2018). Bien que le calcul de l’impact écologique d’un.e enfant puisse varier selon les études, les auteur.e.s d’une méta-analyse basée sur 39 articles scientifiques évaluent cet impact à 58,2 tonnes de CO2 par année (Wynes et Nicholas, 2017). Un vol transatlantique, en comparaison, est évalué à 1,6 tonne de CO2. C’est donc dire qu’avoir un.e enfant en moins aurait un bien plus grand impact sur la réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) que de combiner le fait de devenir végétarien, d’éviter les vols transatlantiques et de vivre sans voiture (Cliche, 2018; Wynes et Nicholas, 2017), bien que cette façon de comptabiliser les émissions de GES ait été critiquée (Cliche, 2018). Elodie mentionne justement cet argument comme une des raisons l’ayant poussée à ne pas chercher à avoir d’enfants.

Quatrièmement, l’argument esthétique ou physique est également souvent évoqué, surtout chez les femmes (Verschaeve, 2018). Certaines d’entre elles ont peur ou sont dégoûtées par la grossesse et/ou l’accouchement, ainsi que par tous les changements et conséquences physiologiques et anatomiques qui les accompagnent (Verschaeve, 2018).

Cinquièmement, les personnes childfree mentionnent également faire le choix de vivre sans enfants afin d’éviter de nuire à leur épanouissement personnel et/ou professionnel (Verschaeve, 2018). Malgré cela, dans certains cas, c’est parfois le contraire qui se produit, comme en témoigne Marie. C’est-à-dire que les personnes childfree vivent de la discrimination, des tensions et des injustices au travail parce qu’elles n’ont pas d’enfants. On parle par exemple d’accommodements d’horaire ou de période de vacances pour les parents en fonction des vacances scolaires, ou encore de coûts collectifs pour assurer un service de garderie et de bourses de scolarité, etc. Verschaeve (2018) explique cela par le fait que la société induit une pression morale pour inciter les citoyen.ne.s à procréer. Enfin, certain.e.s n’ont simplement pas de désir d’avoir des enfants, aussi simple que cela puisse paraître. C’est le cas de Sylvie qui exprime son puissant et très présent non-désir d’avoir des enfants.

Bref, les raisons poussant les gens à vivre sans enfants sont diverses, plurielles, en plus de varier selon le genre (par exemple, les femmes disent davantage ne pas vouloir d’enfants afin de développer leur carrière, alors que les hommes disent préférer demeurer childfree pour avoir une meilleure flexibilité financière (Blackstone, 2014)). Outre celles mentionnées précédemment, dont plusieurs sont adoptées par Marie-Pier, une pléthore d’autres raisons sont mises de l’avant chez les personnes childfree. Sara en fait d’ailleurs une liste exhaustive dans son témoignage.

Aux grands maux les grands remèdes : la stérilisation volontaire comme méthode contraceptive radicale

Selon les écrits scientifiques, ainsi que les témoignages recueillis lors de notre appel de textes et ceux sur le web en général, il apparaît évident que les personnes childfree doivent sans cesse justifier leur choix considéré comme « déviant » auprès des autres, en plus de faire face aux jugements et aux idées préconçues. Les femmes, en particulier, font souvent face à plusieurs mythes, tels que l’idée qu’elles changeront toutes éventuellement d’idée (Blackstone, 2014; Harrigton, 2019; Verschaeve, 2018). Pourtant, pour beaucoup de personnes childfree, la décision de ne pas avoir d’enfants est sans appel et irrévocable, et ce, au point de chercher à se faire stériliser, comme l’a fait Malicia dont il est possible de lire l’expérience ici. Cependant, obtenir ce type d’intervention est loin d’être facile, surtout pour les femmes et principalement chez les moins de 30 ans. Il est tristement ironique de constater qu’en revanche, des centaines de femmes autochtones ont révélé avoir été stérilisées de force au Canada (Stote, 2019).

Officiellement, la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada recommande que la stérilisation permanente soit offerte aux femmes sans égard à leur âge (Ehman et Costescu, 2018). Malgré cela, nombreuses sont les femmes sans enfants qui se voient refuser la stérilisation par leur médecin. Au Canada, c’est moins de 1 % des stérilisations qui sont pratiquées sur des femmes ne désirant pas d’enfants (Richie, 2013; Verschaeve, 2018).

Les barrières se dressant sur le chemin des femmes désirant avoir recours à la stérilisation sont multiples et sont, la plupart du temps, morales et non légales (Richie, 2013; Verschaeve, 2018).

En effet, selon Richie (2013), il existe deux raisons pour lesquelles le corps médical est si réticent à accorder une stérilisation aux femmes le demandant : si la patiente requérant l’intervention est trop jeune (difficile, ici, de définir le mot « jeune ») et si celle-ci est nullipare. On comprend donc que les médecins redoutent l’apparition de regrets de la part de la femme ayant demandé une stérilisation. Toutefois, les études révèlent que le choix de la non-parentalité est, dans la très grande majorité des cas, un choix longuement réfléchi, parfois depuis l’enfance ou l’adolescence, et peu éprouvent des regrets face à ce choix plus tard dans leur vie (Debest, 2012, 2014; Delyser, 2012; Doyle et al., 2012; Harrington, 2019; Verschaeve, 2018). Verschaeve (2018) propose que sous-jacent ces raisons plus « appliquées » serait l’idée que la femme est associée à un rôle inhérent de mère et que cette association soit devenue une institution sociale, politique, culturelle et parfois même religieuse et que c’est surtout cela qui expliquerait le refus des professionnel.le.s de la santé à accorder une stérilisation aux femmes qui en font la demande. C’est ce que dénonce habilement Isabelle dans son témoignage.

Stigmatisation, jugements et préjugés : quand les personnes childfree sont mises au ban de la société

Les témoignages présentés dans ce dossier font tous état de la stigmatisation vécue par rapport au choix de vivre sans enfants. En lisant les publications sur les groupes Facebook childfree, dans les médias et sur divers blogues, il apparaît évident que les jugements, préjugés, stéréotypes et questions intrusives auxquels font face les auteures ayant soumis leur témoignage à Les 3 sex* sont courants pour les personnes s’identifiant comme childfree. Suite à la publication d’un article dans La Presse portant sur la stérilisation volontaire racontant l’expérience d’Isabelle Arcoite, une des auteures ayant soumis un témoignage à Les 3 sex*, des internautes ont émis des commentaires tels que « Pour une stérilisation payée par l'état, pas en bas de 4 enfants! Stériliser une femme qui n'a pas eu d'enfant c'est criminel! » ou encore « Ben, un peu comme si tu lui disais "ampute-moi le bras droit". C'est ton corps oui, mais t'as peut-être pas toute ta tête! ». Les commentaires à la suite de la publication de son entrevue à QUB radio étaient également méprisants. Même le pape François s’est prononcé sur le sujet des personnes vivant sans enfants par choix en disant que celles-ci étaient condamnées à « vieillir dans la solitude et l’amertume venant avec » (Blackstone, 2014, p.70).

L’ensemble de la littérature scientifique sur les personnes childfree révèle effectivement toute la stigmatisation, la discrimination et l’hostilité qu’elles vivent (Ashburn-Nardo, 2017; Blackstone, 2014; Debest, 2014; Harrigton, 2019; Morison et al., 2016; Verschaeve, 2018; Vinson et al.,2010).

La chercheuse Leslie Ashburn-Nardo (2017) explique qu’au sein de notre société, la parentalité est vue comme un impératif moral et ceux et celles qui s’en dérobent en violant leur rôle social prescrit sont jugé.e.s négativement et perçu.e.s comme perturbé.e.s affectivement (Koropeckyj-Cox et al., 2018; Harrigton, 2019; Vinson et al., 2010).

Leur choix est vu comme atypique, mal et provoque l’indignation, la colère, le dégoût et la désapprobation de l’ensemble de la collectivité (Ashburn-Nardo, 2017; Harrington, 2019). Les femmes vivant sans enfants par choix, en particulier, sont vues comme égoïstes, narcissiques, moins « femmes », immatures, neurotiques et froides (Avison et Furnham, 2015; Blackstone, 2012; Debest, 2014; Verschaeve, 2018; Vinson et al., 2010), et sont exclues ou invisibilisées sur la base d’un choix de vie (Debest, 2014; Verschaeve, 2018). Dans certains cas, cela mène certaines à ressentir de la culpabilité face à leur choix de ne pas avoir d’enfants (Moore, 2011), comme le cas de Nancy qui parle de sa réflexion face au fait d’être childfree.

L’injonction de la reproduction

La parentalité comme impératif moral est un concept qui résonne dans beaucoup d’écrits, scientifiques ou non. En 1976, N.F. Russo parlait du motherhood mandate, soit la croyance sociale que la raison d’être de la femme est la maternité et que toutes les femmes sans exception ressentent le désir et la pression d’avoir des enfants (Harrington, 2019).

En psychanalyse, « la parentalité, encore plus particulièrement la maternité, est vue comme un stade de développement » (Harrington, 2019, p.24).

Dans la culture populaire, l’idée qu’« être une mère est le travail le plus difficile, mais le plus important du monde » est encore très ancrée (Harrington, 2019). Harrington (2019) explique que l’impératif de la parentalité s’est en quelque sorte infiltré dans notre culture et a été internalisé par les individus, rendant les personnes childfree parias de la collectivité pronataliste au sein de laquelle la reproduction occupe une place prépondérante. À ce sujet, Time Magazine, dans un article portant sur la création de la National Organization for Non-Parent mentionnée plus haut, écrivait en 1972 « the cultural bias against childless couples is so strong that husbands and wives cannot choose non-parenthood freely; they know they will be branded selfish, shallow and neurotic » (Berman, 2015). C’est sans doute pourquoi il peut être difficile d’assumer la décision de vivre sans enfants auprès des autres qui, souvent, jugent ou ne respectent pas celle-ci, ce dont parle Marjorie dans son texte.

Être childfree à l’ère d’Internet

Il existe une multitude de plateforme web, blogues et groupes Facebook pour les personnes se considérant childfree. Les groupes Facebook, en particulier, sont spécialement actifs. Ils se présentent généralement comme un endroit de soutien où les membres échangent sur les difficultés vécues et les stratégies à mettre en place pour combattre les préjugés et les stéréotypes face à leur situation (Morison et al., 2016).

Ces groupes de soutien permettent de répondre au besoin de reconnaissance, de légitimité, de solidarité et de visibilité des personnes childfree et des études ont démontré l’importance de ces groupes (Blackstone, 2012; Morison et al., 2016; Verschaeve, 2018). Néanmoins, comme à bien des endroits sur le web, un côté plus sombre ressort de ces groupes de soutien. Souvent, ces derniers servent également de lieu virtuel où il est possible de « ventiler » ou de « se défouler ». Certains groupes tendent notamment à mélanger l’absence de désir d’avoir des enfants au simple dédain pour ceux et celles qui en ont, allant de blagues grossophobes sur des corps de mères post-accouchement jusqu’à celles sur la mort d’enfants. Un groupe en particulier indique que « les termes qui se réfèrent à l'accouchement comme : mettre bas, vêler, pondre, [etc.] sont acceptés et acceptables par défaut. Ils dénotent du dégoût que certains d'entre nous ont de cet acte, et ne méritent donc pas d'être censurés. » Une grande partie des publications sur ce groupe visent les femmes enceintes, les mères et les bébés, suivies de commentaires de dégoût et d’irritation. Les publications d’un autre groupe ciblant davantage les Québécois.e.s vivant sans enfants par choix, elles, sont très critiques des comportements, attitudes et pratiques parentales des parents, certains commentaires caractérisant des parents « d’inconscients » ou de « complètement stupides ». Verschaeve (2018, p.50), dans sa thèse portant sur la thématique des femmes childfree et leur présence sur le web, mentionne que « [l]es childfree se font une haute représentation de la parentalité, comme une fonction éthique qui exige une grande abnégation de soi. » Certaines personnes childfree voient la parentalité comme une énorme responsabilité, un travail à part entière, et jugent les parents ne pouvant s’acquitter de leurs tâches parentales « correctement », allant même jusqu’à dire que certain.e.s ne sont pas fait.e.s pour être parents et/ou auraient dû s’abstenir de procréer (Debest, 2012, 2014 ; Verschaeve, 2018). En fin de compte, les énormes responsabilités que certaines personnes childfree attribuent à la parentalité sont également une des raisons souvent citées pour expliquer leur non-désir d’enfants (Verschaeve, 2018). Ceci étant dit, il semble tout de même surprenant de voir tant de discrimination et de jugements envers des parents de la part d’un groupe vivant lui aussi énormément de discrimination.

Morison et ses collègues (2016) expliquent cela par le fait que les personnes childfree utilisent certains scripts pour affirmer leur identité childfree, en décrivant leur vie sans enfants de façon positive et en y juxtaposant des descriptions négatives de la vie de parent, ce qui a pour effet de dénigrer la parentalité et de valoriser la non-procréation. Cette façon de faire serait en quelque sorte comme un mécanisme de défense, une façon de gérer la stigmatisation à laquelle ils et elles font déjà face (Morison et al., 2016).

Harrington (2019) dénonce cette situation problématique en la qualifiant de contre-productive, car elle perpétue les limites de la « liberté reproductive » et la classification binaire des parents/non-parents, ce qui a pour effet ultime de promouvoir la stigmatisation.

Somme toute, il semble clair que les personnes vivant sans enfants par choix forment un groupe incompris, jugé et parfois même stigmatisé au sein de notre société pronataliste. Bien que le choix de vivre sans enfants devienne de plus en plus populaire (Blackstone, 2014; Verschaeve, 2018), il n’en demeure pas moins un choix marginal et, la plupart du temps, mal vu. C’est pour cette raison que Les 3 sex* souhaite faire entendre les voix des personnes childfree afin de faire connaître leur réalité pour, ultimement, la normaliser.

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Références
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Pour citer cet article:

Gareau, E. (2019, 19 septembre). Childree : Entre liberté et stigmatisation. Les 3 sex*. https://les3sex.com/fr/news/794/dossier-childfree-entre-liberte-et-stigmatisation

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Nous vous invitons à poursuivre votre lecture en consultant les témoignages. Vous trouverez plus d’une dizaine de témoignages recueillis dans le cadre de l’appel de textes datant du printemps 2019. Ces témoignages permettent de comprendre les opinions, expériences et perceptions des personnes s’identifiant comme childfree et d’obtenir une touche plus personnelle, plus anecdotique et plus subjective afin de complémenter la chronique ci-haut. Les 3 sex* tient à remercier toutes les personnes ayant soumis un témoignage lors de l’appel de textes portant sur la thématique childfree et tient à souligner leur travail et le temps investi dans le processus de publication. Merci donc à ClémenceElodieIsabelleMaliciaMarieMarie-PierMaritzaMarjorieNancySara et Sylvie.

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