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Les phéromones humaines sexospécifiques putatives n’affectent pas la perception du genre, le degré d’attractivité ou les jugements d’infidélité à partir des visages de sexe opposé

15 mars 2017
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Date de publication
8 mars 2017

Résumé original
Le débat continue sur l'existence des phéromones sexuelles humaines. Deux substances, l'androstadiénone (AND) et l'estratetraenol (EST), ont récemment été désignées comme pouvant indiquer respectivement le sexe masculin et le sexe féminin, ce qui pourrait les qualifier de phéromones sexuelles humaines. Si l'AND et l'EST signalent véritablement le genre d’une personne, alors elles devraient également affecter les comportements reproductifs tels que la perception des partenaires.

Pour tester cette hypothèse, un certain nombre de participant.e.s hétérosexuel.le.s caucasien.ne.s ont effectué deux exercices informatiques à deux reprises, sur une période de deux jours consécutifs; étant exposé.e.s à un parfum de contrôle le premier jour et à une phéromone putative (AND ou EST) le second. Au cours du premier exercice, 46 participant.e.s (24 hommes, 22 femmes) ont indiqué le genre (masculin ou féminin) de cinq formes faciales neutres du point de vue du genre. L'exposition à l’AND ou à l’EST n'a eu aucun effet sur la perception du genre. Lors du second exercice, 94 participant.e.s (43 hommes, 51 femmes) ont évalué des photographies de visages de personnes du sexe opposé pour mesurer leur degré d’attractivité et leur probable infidélité sexuelle. L'exposition aux phéromones putatives n'a, encore une fois, eu aucun effet sur le degré d'attractivité ou d'infidélité.

Ces résultats sont cohérents avec ceux d'autres études expérimentales et comptes-rendus qui suggèrent que l’AND et l’EST sont peu susceptibles d'être des phéromones humaines. La nature « à double aveugle » de l'étude actuelle apporte un soutien accru à cette conclusion. Si des phéromones sexuelles affectent nos jugements sur le genre, l'attrait ou l'infidélité à partir des visages, il est peu probable qu’il s’agisse de l’AND ou de l’EST.

Référence
Robin M, Hare., Schlatter, S., Rhodes, G. et W. Simmons, L. (2017). Putative sex-specific human pheromones do not affect gender perception, attractiveness ratings or unfaithfulness judgements of opposite sex faces. Royal Society Open Science. DOI : 10.1098/rsos.160831.

Pour accéder à la production scientifique entière
http://rsos.royalsocietypublishing.org/content/4/3/160831 

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