Les études indiquent que 10 % des individus seraient atteint.e.s de symptômes dépressifs atteignant le seuil clinique lors de la grossesse. Toutefois, l’utilisation d’antidépresseurs dans de tels cas reste encore aujourd'hui un sujet de controverse.
Dans le passé, certaines études avançaient que l’utilisation d’antidépresseurs représentait un risque pour certaines malformations ainsi que pour le développement de troubles cognitifs chez l’enfant. Cependant, 75 % des personnes atteint.e.s de dépression avant la grossesse et qui arrêtent leur médication sont à risque d’une rechute.
Dernièrement, des chercheur.e.s ont étudié l’effet de différents types d’antidépresseurs sur des échantillons de placenta. On a découvert que la molécule aurait une influence non seulement sur la production de sérotonine, mais aussi sur la production d’œstrogène. En effet, on observe une interaction avec l’aromatase, l’enzyme de synthèse de l’œstrogène.
L’implication de ces résultats est majeure. L’œstrogène est une hormone nécessaire à la bonne santé du placenta. À son tour, celle-ci est primordiale pour le développement sain du fœtus et pour l’adaptation physiologique de la personne face à la grossesse.
Les résultats obtenus par André-Anne Hudon-Thibault dans le cadre de sa thèse de doctorat représentent une avancée pour le traitement pharmacologique de la dépression de grossesse.
Les spécialistes confirment que certains types d’antidépresseurs auraient moins d’effet sur la production d’œstrogène, donc peu de risques pour le fœtus. Malgré tout, des études supplémentaires seront nécessaires afin de mieux comprendre cette interaction et diminuer les risques pour le fœtus.
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