Julien Van Grevenynghe, professeur à l’Institut national de la recherche scientifique, et Hamza Loucif, doctorant au même établissement, sont au cœur d’une étude innovante qui pourrait réformer la façon dont est traité le VIH. Ces chercheurs en virologie et immunologie se dévouent à trouver une alternative aux traitements antirétroviraux, qui occasionnent des effets secondaires non négligeables sur les personnes atteintes du virus.

Les deux chercheurs s’intéressent particulièrement à la façon dont les cellules immunitaires de certains individus porteurs du VIH se comportent. Ils se sont aperçu que les lymphocytes CD8, sous-catégories de cellules immunitaires, fonctionnaient différemment selon les personnes atteintes du VIH et que certaines réussissaient à vivre longtemps avec ce virus sans nécessiter de traitement. Van Grevenynghe et Loucif ont donc tenté de comprendre ce qui expliquait que les lymphocytes CD8 d’un groupe contrôle étaient plus efficaces pour lutter contre le virus que d’autres. L’équipe de recherche s’est penchée sur la compréhension du processus énergétique engendré par la mitochondrie de chacune de ces cellules. Les deux chercheurs se sont rendus compte que la quantité d’énergie créée par les cellules immunitaires n’était pas suffisante pour lutter contre le virus sur le long terme, et que le système immunitaire des individus finissait par se fatiguer.

Toutefois, les chercheurs ont démontré que les lymphocytes CD8 peuvent réapprendre à fabriquer de l’énergie de façon plus efficace lorsqu’ils sont exposés à une protéine en particulier, l’interleukine-21. Van Grevenynghe se réjouit de cette découverte : « Ces résultats ont un intérêt thérapeutique sans équivoque, car la protéine existe déjà! [...] On pourrait éventuellement penser à une interruption des traitements. Avec une meilleure efficacité énergétique, les cellules pourraient aussi mieux répondre à la vaccination et au traitement. »

Cette étude a une portée de grande ampleur puisqu’elle permettrait d’éliminer complètement le VIH du système des individus porteurs. De plus, Van Grevenynghe exprime l’espoir que ces nouvelles connaissances pourraient également avoir un impact positif sur d’autres problèmes de santé, dont le cancer et le diabète.

Références
https://www.lapresse.ca/actualites/sciences/2021-02-08/sida/une-decouverte-pourrait-permettre-de-gagner-la-guerre-d-usure-face-au-virus.php 
https://inrs.ca/actualites/vih-une-avancee-therapeutique-innovante-pour-optimiser-le-systeme-immunitaire/