D’après Françoise Grossmann, professeure spécialisée en santé des femmes à l’Université Tulane de La Nouvelle-Orléans, le taux de mortalité maternelle chez les femmes noires aux États-Unis est trois fois plus élevé que celui des femmes blanches. 

D’un côté, Grossman croit que cette situation s’explique par le fait que plusieurs quartiers n’offrent pas accès à des aliments et des soins de qualité, ce qui entraîne des problèmes de diabète et d’hypertension qui se compliquent pendant la grossesse. D’un autre côté, la professeure souligne que les sondages nationaux Listening to Mothers démontrent que plusieurs personnes enceintes soulèvent le manque d’écoute du personnel hospitalier. Elle mentionne d’ailleurs que « la plupart disent qu’elles sont mal traitées, qu’elles sont traitées avec discrimination, qu’elles n’ont pas d’autonomie de décision pendant la grossesse ». 

Danielle Laraque-Arena de l'Académie de médecine de New York rappelle que le système d’assurance-maladie privé aux États-Unis est un obstacle majeur pour les personnes noires enceintes. Un autre obstacle que ces personnes vivent est la distance physique entre elles et les centres hospitaliers. En effet, selon Ebony Marcelle, sage-femme à Washington, « il faut faire deux heures de transports en commun pour traverser la ville et avoir accès à des hôpitaux ». 

Afin de répondre à cette problématique, Bruce McIntyre, père endeuillé, a créé la fondation SaveArose, en hommage à sa conjointe, Amber Rose Isaac, décédée à la suite de son accouchement. Plus précisément, cette fondation a pour but de lutter contre les inégalités et la discrimination dans le système de santé américain. Selon le fondateur, « les soins de base doivent être accessibles pour tout le monde. Tout le monde devrait les recevoir, peu importe la couleur de leur peau ». 

Référence
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1775154/grossesse-sante-afro-americaines-mortalite-washington