Dès les premières lignes, ce livre ne donne aucun répit au lectorat : c’est dur, c’est cru, ça va droit au but. Des thèmes comme la pédophilie, le suicide et les troubles alimentaires sont abordés sans détour dans Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok. Le ton est mis dès le départ lorsque la protagoniste affirme se pratiquer aux fellations dès le plus jeune âge : « Yes sir, ma première fellation, c’était à cinq ans » (p. 11), ou lorsqu’elle mentionne sa première expérience phallo-vaginale : « Je me pratiquais à disparaître dans mon lit quand j’entendais ma mère se faire baiser par mon beau-père qui venait de me dévierger. » (p. 39)

Dans cette autofiction, Michelle Lapierre-Dallaire aborde de façon crue les aléas de sa vie où la limite entre fiction et réalité n’est peu, ou même pas, définie. On grince des dents, on souffre avec elle dans ce récit non linéaire où le lectorat est transporté d’émotion en émotion.

L’autrice, en entrevue à La Presse, souligne que bien qu’il y ait une part de fiction dans son œuvre, c’est tout de même son histoire à elle. Et que, surtout, son histoire n’est pas unique :  « On dit que c’est choquant, en même temps, c’est banal. Plus j’en parle, plus je rencontre du monde qui a vécu quelque chose de similaire. » Elle ressentait fortement le besoin de raconter cette histoire, de visibiliser ses « secrets de famille ». Une thérapie et la mort de son beau-père ont été nécessaires avant la publication de ce livre : « Je ne pense pas que j’aurais eu le courage de le faire avant. »

Référence

Auteur.e : Michelle Lapierre-Dallaire
Titre : Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok
Date de parution : 5 août 2021
Maison d’édition : La Mèche

Ce livre est disponible en version papier à la Grande bibliothèque (BAnQ). Il est également possible de se le procurer en librairie au coût de 22,95 $.