Voici un livre québécois original qui aborde une panoplie de thématiques en lien avec la sexualité à l’adolescence par ordre alphabétique. C’est un ouvrage qui se démarque par ces propos concis, nuancés et inclusifs, qui a un ton validant, décomplexant et réaliste face aux vécus subjectifs des jeunes, et ce, afin de favoriser un respect de soi et des autres. La vulgarisation est particulièrement bien adaptée à la clientèle cible, c’est-à-dire aux personnes de 12 ans et plus. D’ailleurs, parmi les éléments particulièrement intéressants de ce livre, on retrouve l’ajout de références médiatiques afin d’amener les réflexions sur les sujets encore plus loin, ainsi que la présence de ressources d’aide afin de soutenir et accompagner les adolescent.e.s dans leurs questionnements ou leurs problématiques.

Au terme de la « bisexualité », à la page 42, la phrase suivante : « Une personne bisexuelle pourra être attirée par les deux sexes, mais par un seul genre. » semble contradictoire, voire réductrice. 

En effet, cela ramène l’idée qu’il n’existe que deux sexes, à savoir le sexe féminin et le sexe masculin, invisibilisant ainsi les différentes réalités des personnes intersexes ou des personnes non binaires ou queer. De plus, le sexe et le genre sont distingués, mais confondus entre eux, allant à l’encontre de la visée inclusive de la définition voulant qu’il existe une multitude de genres. Il serait alors plus approprié de concevoir la bisexualité comme une attirance envers plus d’un genre.

Au terme « non binaire », à la page 162, il s’avère incorrect d’utiliser comme synonyme le terme « agenre ». Le mot « non binaire » est un terme parapluie qui regroupe les personnes qui se considèrent ni exclusivement homme ni exclusivement femme, alors que « agenre » signifie plutôt le fait de concevoir sa propre identité comme étant celle de n’appartenir à aucun genre. Ainsi, on comprend souvent sous l’identité « non binaire » une multitude d’identités, dont l’identité agenre, neutrois, demi-genre,  genderqueer, fluide dans le genre, bigenre et plus encore. 

La non-binarité est alors une réalité subjective où il est important de porter attention aux termes que la personne utilise pour se définir, puis la signification que celle-ci y porte, car c’est elle l’experte de sa propre identité.

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