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Cancer du sein : l'étude à la base des guides de dépistage remise en doute dans un nouvel article scientifique

26 novembre 2021
Nadia Willard
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Selon CBC, un regroupement de chercheurs et chercheuses signent un article scientifique dans le Journal of Medical Screening qui met en évidence les problèmes de randomisation de l'Étude nationale canadienne sur le dépistage du cancer du sein. L’étude, qui date des années 1980 et sert de guide aux directives de dépistage du cancer du sein pour les personnes dans la quarantaine du monde entier, ne recommande généralement pas de mammographie annuelle.

L'Étude nationale canadienne sur le dépistage du cancer du sein avait été menée dans 15 centres urbains au Canada et avait conclu que le dépistage annuel des quarantenaires présentant un risque moyen ne réduit pas davantage la mortalité par cancer du sein qu'un examen physique. Selon l’étude datant de plusieurs décennies, un des problèmes du dépistage précoce est le risque de faux positif et le surdiagnostics. Certaines masses peuvent être présentes sans être cancéreuses ni représenter de danger, mais nécessiter une biopsie. Certaines personnes continuent cependant de défendre l’étude originale et cette pratique.

L’article scientifique qui remet en question ces conclusions est signé par des chercheurs et des chercheuses de l'Hôpital d'Ottawa, du Sunnybrook Research Institute de Toronto, de l'Université de Colombie-Britannique, de l'Université d'Alberta et de la Harvard Medical School. Une des co-autrices, la docteure Jean Seely, professeure de radiologie à l'Université d'Ottawa et responsable de l'imagerie mammaire à l'Hôpital d'Ottawa, affirme que les personnes de plus de 40 ans doivent pouvoir passer une mammographie si elles le souhaitent. 

La docteure Jean Seely et son équipe de recherche concluent dans l’article que l’Étude nationale canadienne sur le dépistage du cancer du sein n’avait pas utilisé un échantillon qui était réellement randomisé, ce qui aurait faussé les résultats. C’est lors d’entrevues avec 28 membres du personnel qui ont travaillé sur l’étude en 1980 que certains d’entre eux ont confirmé que des personnes avaient été présélectionnées par une infirmière pour constituer le groupe subissant une mammographie. La docteure Jean Seely espère que ces preuves concluantes entraîneront des changements dans la pratique du dépistage. 

Référence
https://www.cbc.ca/news/canada/ottawa/breast-cancer-screening-study-flaws-1.6066337

cancer, analyse, scientifique, mammographie, biopsie, examen, médecine, radiologie

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