Le Devoir rapporte que la biologie reconnaît désormais que l’idée que l'ovule attend passivement à être fécondé est fausse. La fécondation serait plutôt le résultat de l’interaction entre l’ovule et le spermatozoïde. 

Selon Stéphanie Pache, professeure de sociologie du genre et des sexualités à l’UQAM, « On fait du spermatozoïde le héros de la fécondation, alors que beaucoup de recherches démontrent qu’il y a un processus actif. L’ovule sélectionne le spermatozoïde qu’il laisse entrer. »  

Dans le même ordre d’idée, le Dr Pierre Leclerc, professeur au Département d’obstétrique et de gynécologie de l’Université Laval, mentionne que l’idée que « les gamètes mâles fassent tout le travail » est loin de la réalité. Il précise qu’il est vrai de dire que le spermatozoïde bouge plus et que l’ovule demeure en place. Toutefois, la fécondation ne peut avoir lieu seulement qu’avec le travail du spermatozoïde. L’ovule doit le sélectionner, le faire pénétrer et « faire en sorte qu’il s’engouffre à l’intérieur de l’ovocyte. »

Enfin, Pache souligne que la façon de comprendre la biologie peut être teintée par les représentations sociales, dont les normes de genre. Comme le mentionnait Emily Martin, anthropologue américaine de l’Université Johns Hopkins en 1991 dans l’article The Egg and the Sperm: How Science Has Constructed a Romance Based on Stereotypical Male-Female Roles « les spermatozoïdes [...] sont dépeints comme des “survivants”, “forts et énergiques”, enrôlés dans une “mission périlleuse” qui couronnera un grand gagnant, l’ovule est comparé à “une épouse endormie qui attend le baiser magique de son compagnon” qui instillera la vie en elle. » 

Référence
https://www.ledevoir.com/societe/science/670584/les-spermatozoides-ne-font-pas-tout-le-travail